En plus d'être le sosie d'un rescapé de la série "Lost" (excellent plan d'ouverture/clin d'oeil en ce sens), Seth n'a pas une vie très folichonne. Gardien de fourrière, il assiste tous les jours à l'inéluctable mise à mort des résidents canins de l'établissement, ses seuls compagnons éphémères dont le sort le renvoie sans cesse à sa vie de solitude, dépourvue d'attaches. Bref, le bonhomme a raté le coche du bonheur à un moment ou à autre et s'est laissé dériver sans s'en rendre compte vers une existence sans avenir.
Mais, un jour, tout change. Dans un bus, il croise par hasard LA fille, Holly, celle qui l'a désespérément aimé à sens unique au lycée. Une sorte d'électrochoc sentimental se produit alors en lui : cette fois, il ne laissera pas passer sa chance, quitte à devenir un brin embarrassant avec la jeune fille. Car, si elle ignorait tout des sentiments de Seth à son égard au lycée, Holly s'en fiche tout autant aujourd'hui et la belle se voit donc contrainte de repousser les tentatives de séduction désespérées de son prétendant non désiré.
Après un ultime refus qui tourne mal, Seth décide de faire ce que tout type rationnel ferait : il la kidnappe et l'enferme dans une cage au sous-sol de la fourrière. Pour la convaincre du bien-fondé de ses sentiments ? Peut-être pas seulement...
Non, pas seulement, car si "Pet" aurait pu s'enfiler joyeusement dans la voie du torture-porn aux senteurs de déjà-vu, le film va agréablement nous surprendre par sa capacité à enchaîner les idées jouissives qui ont ce drôle de don de toujours d'aboutir sur... rien, hélas.
En fait, en ne se reposant pas uniquement sur son principal twist extrêmement futé (dévoilé hélas en partie par la bande-annonce), le film recèle bon nombre de rebondissements astucieux qui, couplés à l'interprétation sans failles de Dominic Monaghan et d'une impressionnante Ksenia Solo, auraient pu amener "Pet" vers les sommets d'une des love-stories les plus tordues qu'il nous aurait été donné voir récemment. Oui, vraiment.
Mais, à notre grand désarroi, le film ne sait jamais comment passer d'une idée à une autre sans utiliser des cheminements étrangement vides ou usant de ficelles usées du genre, ceux-ci contrastent tellement avec les balises d'intelligence déployées tout au long du récit qu'ils n'entraînent, au final, qu'un sentiment d'efforts vains, pire, de gâchis.
Néanmoins, on ne peut qu'avoir envie de défendre ce petit "Pet"(désolé, trop tentant !) qui, dans le marasme répétitif du cinéma de genre US actuel fait preuve d'originalité, de véritables idées et d'une distribution à la hauteur. C'est certes terriblement frustrant de voir le potentiel de tout ça n'éclater que dans de trop rares instants mais le fait est qu'on s'amuse quand même pas mal devant ce "Pet" pas si foireux que ça (encore désolé, vraiment).