Décevant. Je pensais que Kenneth allait me plaire avec ce film plus intimiste entre deux adaptations de Shakespeare, mais non.
L'idée n'est pas mauvaise, d'ailleurs il y en a eu à la pelle des films de ce genre où des amis se réunissent pour marquer le temps qui passe mais aussi rappeler la fragilité de l'homme. Même Canet en a fait deux films. Ce qui est dommage, c'est le traitement qui est tout de même très convenu : des petites disputes, des blessures un peu évidentes qui sont exposées au cours de scènes convenues et faciles. Ce n'est pas déplaisant à suivre, car il y a cette légèreté apparente typique qui reste maîtrisée, par contre les couches sous-jacentes sont faibles, peu percutantes, le drame est facile et superficiel (non pas sur le fond mais dans la manière de l'exploiter, de le révéler).
La mise en scène reste correcte : un découpage simple, sobre, efficace. La photographie est également simple, Brannagh n'a pas encore succombé à l'esthétisme capricieux de ses dernières réalisations. Le montage est rythmé. On peut reprocher un manque d'inspiration dans le tout, on aurait voulu quelques plans plus marquants que ce soit pour des gags ou des révélations dramatiques (sans tomber dans l'excès non plus). Les acteurs font du bon boulot, on appréciera particulièrement Hugh Laurie qui se montre plus sobre que ses camarades.
Bref, ça se regarde, sans plus.