Hubert Charuel a été particulièrement marqué par la crise de la vache folle durant les années 1990. Fils de paysans, c’est au cours de ses études à la Fémis que celui-ci aura l’idée de Petit Paysan. Pierre est un jeune éleveur de vaches laitières. Alors que les premiers cas d’une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes est infectée. Mais comme bon nombre de producteur, Pierre n’a rien d’autre dans sa vie et ne peut se résoudre à perdre son troupeau. Nous avions déjà croisé Swann Arlaud plusieurs fois au cinéma. Mais le voici dans un rôle qui lui colle tellement à la peau, que nous avons juste l’impression d’être dans un documentaire et suivre sa vie. Car tout pourrait être vrai, que ce soit les pratiques de la sœur vétérinaires, les parents oppressants, ou les poches de fatigues se retrouvant peu à peu sous les yeux de notre protagoniste. Le film va alors dénoncer un fait social sous l’œil des intéressés et nous faire ainsi mieux comprendre les conséquences de ces problèmes sanitaires. Mais Petit Paysan se concentre tellement sur notre jeune éleveur, qu’il insuffle aussi une pression introspective bluffante. Le film ne prendre aucun risque dans sa mise en scène, mais pourquoi faire compliqué quand l’impeccable est déjà là.