« L’enfant »
L’enfant. L’enfant est de tous les plans. Solaire. Lumineux. Grave. Infiniment mûr, du haut de ses dix ans, portant un regard aigu sur le monde. Son monde, un monde rude, populaire, des HLM, qui a la...
le 4 avr. 2022
12 j'aime
2
Grandir, mûrir, ça n’est pas toujours évident. Ce récit d’apprentissage subtil dépeint avec intelligence et de délicatesse les tourments d’un enfant en décalage avec son environnement social.
Le cinéma a souvent été un terreau fertile pour les récits sur l’émancipation de l’enfance et on ne compte plus les films qui appartiennent à ce genre, dit coming-of-age. Petite nature appartient à cette catégorie. Johnny (Aliocha Reinert) est un enfant de 10 ans à la fois très mature et sensible qui passe la plupart de son temps libre à s’occuper de sa petite sœur, sa mère étant souvent absente. Son nouveau professeur (Antoine Reinartz) perçoit son déphasage par rapport aux camarades de son âge et le prend sous son aile. Cela va déclencher chez Johnny une prise de conscience, une révélation, un bouleversement.
Le réalisateur Samuel Theis, comédien de formation, est particulièrement doué dans l’art de choisir et diriger ses acteurs. Ici, une grande partie de la réussite du film repose sur la performance habitée d’Aliocha Reinert. Ce dernier incarne Johnny avec une densité et un charisme qui rend son personnage particulièrement complexe et attachant. Cette justesse se retrouve à tous les niveaux du film, que ce soit chez les autres protagonistes qui gravitent autour de Johnny ou le regard porté sur cet environnement social précaire. A l’instar de son premier long-métrage Party Girl, le metteur en scène a tourné avec un casting essentiellement non-professionnel afin de ne pas travestir les classes populaires dont parle le film. Le pari est réussi : le film parvient à parler de l’émancipation de ces classes sans jugement ni mépris. Cette finesse dans le traitement de son propos se retrouve également quand le film raconte les premiers émois de Johnny. Ces scènes, scabreuses sur le papier, sont particulièrement élégantes grâce à la délicatesse de la mise en scène.
Avec Petite nature, Samuel Theis confirme donc qu’il est un véritable conteur du réel. Son cinéma parvient à sublimer le quotidien laborieux et à fissurer le déterminisme social avec une virtuosité retenue et un regard délicat.
Créée
le 4 mars 2022
Critique lue 1.1K fois
11 j'aime
D'autres avis sur Petite Nature
L’enfant. L’enfant est de tous les plans. Solaire. Lumineux. Grave. Infiniment mûr, du haut de ses dix ans, portant un regard aigu sur le monde. Son monde, un monde rude, populaire, des HLM, qui a la...
le 4 avr. 2022
12 j'aime
2
Grandir, mûrir, ça n’est pas toujours évident. Ce récit d’apprentissage subtil dépeint avec intelligence et de délicatesse les tourments d’un enfant en décalage avec son environnement social. Le...
Par
le 4 mars 2022
11 j'aime
Encore une oeuvre prometteuse qu'on aura vite oubliée. De nombreuses thématiques survolées, et finalement futiles ; des acteurs qui surjouent des rôles qui ne leur correspondent absolument pas...
Par
le 28 mars 2022
5 j'aime
Du même critique
Malgré un postulat malin et bien-vu, cette farce s’avère être finalement assommante et répétitive. Un casting prestigieux et beaucoup d’agitation pour pas grand-chose. Cela fait une vingtaine...
Par
le 10 déc. 2021
74 j'aime
3
Cette romance impose à son public le même phénomène que vit son héroïne : la dissociation cognitive. Des clichés à la pelle, un cinéma très illustratif, un scénario digne d’un roman de gare… pour...
Par
le 14 août 2024
15 j'aime
L’émancipation du patriarcat est au cœur de Love Lies Bleeding (de Rose Glass, USA, Royaume-Uni), célébrant le retour aux affaire de Rose Glass. La réalisatrice avait déjà fait forte impression avec...
Par
le 7 mars 2024
14 j'aime