Sept jolis contes d’hiver pour réchauffer l’âme

À l’approche de la saison froide, les studios Folimage ont eu la réchauffante idée de rassembler là sept courts-métrages d’animation principalement venus des pays de l’Est, et créés par de jeunes dessinateurs entre 2016 et 2017.


En dépit du titre qui les chapeaute, seuls trois d’entre eux se passent véritablement « sous la neige ». Mais ils structurent l’ensemble en se trouvant au début, au milieu et à la fin de cette jolie bourrasque d’images inventives et généreuses :
- « Le Réveilleur » (République tchèque), de Filip Diviak, narre, en de délicats dessins, à la fois très doux et dynamiques, le quotidien d’un « éveilleur », à la barbe aussi floconneuse que le paysage, et qui accomplit la mission de réveiller tout le voisinage, quel que soit le temps. L’un de ses « éveillés », en guise de paiement, lui remet une clochette, dont le renouvellement journalier finira par remédier, grâce à l’inventivité de son fils, au caractère aventureux de son métier. Le conte est accompagné d’une musique envoûtante, jouée par l’ensemble Pilgrim, entre style celtique et médiéval.
- « La Luge et le dragon » (Russie), de Eugenia Zhirkova, dépeint avec beaucoup de vivacité, emmené par un arrangement de la musique de « Casse-Noisette », le caractère débordant de l’imagination déployée par une petite fille, lorsque son valeureux grand-père l’entraîne dans de folles équipées, glissant avec elle sur la poudreuse...
- « Le Sceptre du Père Noël » (Russie), de Alexey Alekseev, révèle à un gentil petit lapin, poursuivi par tout un tas de bêtes gênantes ou menaçantes, le merveilleux pouvoir du long sceptre tenu par le Père Noël. De quoi dérouter toutes les attaques, les devancer même, et parer superbement le paysage...


Que le dessin soit enchanteur, comme dans les deux premiers cités, ou amusant, comme pour ce dernier, tous ces contes ravissent par leur gentillesse et leur humeur malicieuse. Une même couleur, où le bleu du jour se mêle à la blancheur de la neige, les baigne et entraîne petits, à partir de trois ans, et grands, sans limite d’âge, dans le charme le plus séduisant des contrées glacées.


Une même teinte bleutée domine deux autres contes, se déroulant tous deux dans ou aux abords de la mer :
- « Drôle de poisson » (France, Suisse), de Krishna Chandran A. Nair, dessin animé entièrement sous-marin, dans lequel les petits poissons s’alarment devant l’inertie de celui qu’ils prennent pour l’un des leurs, alors qu’il s’agit d’un ballon rouge flottant à la surface de l’eau. La subjectivation du point de vue, l’expression de la perplexité et le déploiement des tentatives secourables sont du plus charmant effet, traitées essentiellement sur le mode humoristique.
- « Pêcheurs d’étoiles » (Etats-Unis), de Han Zhang, joue surtout de la joliesse de ses bleus et de la poésie de ses situations, mariant la luminosité des étoiles qui se recueillent à la surface de l’eau et servent ensuite de lumignons avec la profondeur du bleu marin, ici plus bleu de Prusse que tirant sur le vert émeraude.


La thématique de l’entraide ou du secours, présente dans nombre de ces contes, se retrouve également dans « La Famille Tramway » (Russie), de Svetlana Andrianova, qui, a travers les mésaventures de délicats tramways animés en volume, aborde le phénomène du soutien apporté d’une génération à l’autre puis, avec le temps, sa réversibilité...


L’esprit se fait plus joueur, voire moqueur et absurde, avec « Biquettes » (Russie), de Ekaterina Filippova, le plus bref de ces courts-métrages (1mn33) dont le plus long atteint tout juste dix minutes.


A peine une heure, au total, d’une projection aussi gentille que réjouissante, qui modèlera délicatement le sens esthétique des tout petits et les préparera aux valeurs fondamentales de l’humanisme.

AnneSchneider
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le 17 nov. 2018

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Anne Schneider

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