Remarqué en 1995 grâce à son premier film en tant que metteur en scène, The Brothers McMullen, modeste production indépendante plus que prometteuse, l'acteur / réalisateur / scénariste Edward Burns tentait l'année suivante de réitérer l'exploit avec She's the One, cette fois avec un budget un peu plus confortable et l'apport de deux stars féminines au casting.
Malheureusement, si son premier essai marquait des points grâce à sa sincérité, son authenticité et ses personnages attachants, Edward Burns peine à en retrouver l'intérêt, la faute principalement à une galerie de protagonistes dont on se fout comme une guigne, coincés qu'ils sont entre les stéréotypes du brave gars romantique, de la girl next door un peu excentrique, du golden boy égoïste et queutard, de la gentille épouse délaissée ou de la maîtresse cupide et nymphomane.
Les comédiens font se qu'ils peuvent, Burns rassemblant aussi bien ses potes que des stars montantes de l'époque (à savoir Cameron Diaz et Jennifer Aniston), mais la mayonnaise ne prend pas, l'écriture tombant de plus dans une certaine facilité et alignant les clichés et les vérités toutes faites à la pelle.
Reste quelques répliques amusantes et une poignée de séquences laissant entrevoir ce qu'aurait pu être le second film d'Edward Burns si ce dernier vait pris plus de risques. En l'état, She's the One est une chronique loin d'être désagréable mais qui s'apparente finalement à une simple copie plus friquée du précédent long-métrage du cinéaste.