Le photographe Pétrus (Fernandel) est blessé malencontreusement dans une rue de Pigalle par une balle de révolver tirée vers un amant volage (Pierre Brasseur) par une amoureuse dépitée et maladroite (Simone Simon). Epris de la jeune fille, Pétrus tente pourtant, en homme généreux, de favoriser ses amours avec le cynique danseur mondain que joue Brasseur.
Sur un sujet de Marcel Achard, qui signe des dialogues bien ciselés, Marc Allégret réalise un film un peu bancal, inabouti sans doute, tant au niveau des personnages que du scénario, qu'on jugera assez faible, voire artificiel. Dans la boîte de nuit du féroce Dalio -décor principal du film- quelques péripéties mineures (amourettes de danseuses, trafic de fausse monnaie) se greffent sur le sujet central et sentimental porté par son trio insolite Fernandel-Simon-Brasseur.
En réalité, Allégret ne semble pas savoir quel tour ni quel ton donner à l'intrigue. Fantaisiste, suivant le tempérament de Fernandel? Poético-réaliste, avec Montmartre, la mélancolie de Simone Simon et la mélodie de Kosma? Noir, avec les mauvaises manières de Brasseur et Dalio? Faute d'un sujet bien maîtrisé, c'est le métier des comédiens qui souvent fait la différence.