Des hommes et des femmes

Un petit film sympathique et pessimiste comme il faut un dimanche matin.

Le sujet m'a touché : on parle des rapports maladroits entre les êtres humains, la façon dont la communication passe mal la plupart du temps. C'est visible au travers de la façon dont les personnages échangent, mais aussi dans la façon dont la technologie prend de plus en plus de place. On pourrait facilement réhabiliter le film aujourd'hui tant le sujet est d'actualité.

Seulement voilà : un bon discours ne fait pas forcément un bon film. Le scénario, s'il évite le misérabilisme grâce à l'humour et à l'utilisation d'un point de vue extérieur sur la situation de Petulia, il souffre de chutes de rythme dues à un manque de conflits et à une énonciation de l'objectif principal un peu tardive. En effet, on ne comprend le but (aider Patulia) que trop tard, et il n'y a pas vraiment de 'missions' qui auraient pu aboutir à une résolution. On regarde simplement. Le film n'est pas totalement inintéressant pour autant, au niveau de la dramaturgie ; en effet, les dialogues sont très bien écrits, les scènes prises pour soi sont bien menées, la tension monte quand il faut. C'est vraiment dans l'ensemble que le bât blesse.

La mise en scène rappelle bien la fin des années. Les plans sont granuleux mais jolis, avec le plus souvent une lumière naturelle. Les acteurs sont juste impeccables (et les actrices mignonnes en plus). Le montage me laisse mitigé : il y a de bonnes idées, mais tous ces flashbacks finissent par lasser, car ils ne font jamais que répéter encore et encore la même chose (il n'était pas nécessaire de vouloir montrer un peu plus d'images à chaque fois, car dès le premier flashback, on a pigé le traumatisme). Mais la façon de monter ces séquences, même si narrativement ça n'apporte rien, est bien foutue. Il y a aussi d'autres séquences, des montages très rapides, le genre dont Guy Ritchie est friand, quand vous avez une série de gros plans sur des actions qui s'enchaînent très vite (exemple, une main qui tourne une poignée de porte, une main qui prend un ticket d'avion, une main qui prend une coupe de champagne dans un fauteuil première classe, une main qui fait signe à un taxi, ... tout cela résume le voyage d'un homme en quelques plans succincts).

Bref, un film qui manque de structure ; c'est dommage, parce que ça aurait pu être vraiment bien.