Attaque de squales sauvages et génétiquement modifiés.

Après avoir encaissé deux échecs cuisants cinématographiques et être séparé de l’actrice Geena Davis, le réalisateur Renny Harlin n’avait plus droit à l’erreur. Il n’y avait aucune raison valable pour que ce dernier met fin à sa carrière, rappelons-nous qu'il a fait ses preuves dans le genre action avec son méritoire long-métrage Die Hard : 58 minutes pour vivre et sa brillante réalisation mouvementée Cliffhanger. Il a peut-être perdu confiance en lui mais pouvait très bien se rattraper, il suffisait juste qu'il trouve un scénario atypique, potable et gratifiant. Non seulement l’objectif est un peu près atteint mais en plus, il n’a pas eu peur de prendre comme en référence le film culte Les dents de la mer, un des plus grands chefs-d'oeuvre du magistral et célèbre réalisateur Steven Spielberg.


Développer un contexte aussi rude et sensible que celui d'une attaque de requins n’est pas forcément la plus subtile des idées pour relancer une carrière. Cependant, en ajoutant un ingrédient qui a toujours bien marché sur le grand écran comme celui de l'expérience ratée de laboratoire, on peut casser des habitudes et prendre quelques libertés, tout en enrichissant un scénario de situations délassantes et périlleuses. Certes, on n’a pas le même niveau de qualité visuelle que celle du film Cliffhanger, le long-métrage ressemble plus à un film de série B qu’un vrai blockbuster avec ses plans numériques assez foireux dans l'ensemble. Peut-être que le réalisateur avait perdu la confiance de ses anciens collègues de studios ? Le budget n'était peut-être pas le même que celui de ses précédentes productions ?


Peu importe, il avait besoin d’une nouvelle chance et même avec des moyens techniques plus restreints que ceux que l'artiste avait utilisés auparavant, il a su retrouver ses compétences de bon professionnel. Il pouvait gérer un maximum de situations très préoccupantes, tout en générant un suspense aquatique assez proche que celle du film Les dents de la mer avec plus de férocité, d’intensité et de nervosité. Il n’avait certes pas l’avantage d’insérer dans sa réalisation des effets visuels pas très réalistes mais par contre, il pouvait très bien se rattraper sur le reste, comme tourner des gros plans d'ailerons de requins sillonnant les couloirs d'un laboratoire à moitié inondé, de quoi bien semer la peur et capter notre attention à tout moment. On voit bien que le metteur en scène cherchait autant à développer un suspense tonitruant que faire frissonner son public de peur, surtout qu’on ne parle même pas de requins normaux mais de grands et redoutables prédateurs génétiquement modifiés.


Est-ce que les requins vont être plus discrets ? Plus intelligents ? Plus sauvages ? Plus carnivores ? J’étais envahi de questions sans réponse dans ma tête et cela me suffisait pour visionner cette production bourrée de plans curieux, mouvementés et innovants. Quoi qu’il en soit, on remarque que le brave réalisateur n’avait rien perdu de ses habitudes. De l’action constante et remuante, quelques bonnes idées scénaristiques, une mort étonnante d'un acteur célèbre, une sensation de peur qui nous lâche pas, du carnage comme ce n’est pas permis, quelques jolies références bien placées du film Les dents de la mer, un environnement de laboratoire sous-marin bien construit et un casting bien dirigé, il n'en fallait pas demander plus pour nous sortir un divertissement qui fait bien grimper notre taux d’adrénaline. 7/10




  • Bon ! Dites-moi ! Qu'est qu'un prédateur de dix tonnes avec un cerveau de la taille d'un moteur V8 peut penser ?

  • Je ne sais pas vraiment mais je préfère ne pas rester pour le savoir !


LeTigre

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