Malgré le cuisant échec de "L'île aux pirates" et de "Au revoir à jamais" (ses deux meilleurs films en ce qui me concerne), le finlandais Renny Harlin se voit tout de même "offrir" l'occasion de redorer son blason auprès des grands studios avec cet ersatz de "Jaws" qui précipitera inexorablement sa chute, chacun de ses films suivants étant chaque fois un peu plus catastrophique.

D'une connerie abyssale, "Deep Blue Sea" est l'exemple type du blockbuster boursouflé et bourré de thune mais ressemblant finalement plus à une série B, nous balançant à la face du squale affreusement numérique (sauf lors de quelques gros plans réussis) et des personnages stéréotypés déclamant un texte complètement gland avec un sérieux professoral, le tout au son d'une bande originale toute entière vouée à une orchestration prévisible et à un pseudo rap à deux balles supervisé par LL Cool J (prière de ne point rigoler).

Mais autant le film de Harlin est stupide, autant il émane de toute cette connerie un capital sympathie immense, tant tout ici est revendiqué et totalement assumé. On ne peut en effet qu'avoir un regard bienveillant face à ce nanar pur jus plutôt bien rythmé et délicieusement cruel envers ses protagonistes (une constante chez Harlin), aspect renforcé par des saillies gores magistralement bousillées par des CGI d'une laideur incommensurable, même à l'époque de la sortie du bousin en salles.

Mis en boîte sans génie mais avec une efficacité certaine par cet attachant finlandais, "Deep Blue Sea" est certes une bouse infâme mais une bouse rigolote (ce qui change tout), un joyeux délire crétin et bourré d'invraisemblances que saurait relever un nouveau-né, mais qui a le mérite d'assumer totalement sa condition de spectacle décérébré et de contenir plus d'un moment culte, à l'image du mythique speech survivaliste déclamé par un Samuel L. Jackson sur le point de se faire bouffer le cul.
Gand-Alf
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le 6 août 2014

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