Tiré du roman "Spectres" de Dean Koontz (dont il signe d'ailleurs ici l'adaptation), Phantoms s'avère être une belle déception. Aguicheur voire vraiment intéressant, le long-métrage n'arrive cependant pas à dépasser le stade du petit film fantastique du samedi soir. Il est de plus évident qu'il aurait été bien meilleur si le pitoyable Joe Chapelle n'était pas derrière la caméra, le bonhomme ayant déjà maladroitement réalisé Halloween 6 et retourné de nombreuses scènes de Hellraiser: Bloodline.
Le réalisateur maudit rate ainsi encore une fois le coche et ne dirige absolument pas des acteurs post-slashers pour ados alors en vogue (Liev Schreiber cabotin à souhait, Rose McGowan en roue libre, Ben Affleck aussi convaincant qu'un balai-brosse) ainsi que d'autres acteurs confirmés se ridiculisant on ne sait pourquoi (pauvre Peter O'Toole). Le scénario d'abord intrigant, rappelant fortement le The Thing de Carpenter, sombre vite dans la gaudriole à force d'explications douteuses et de séquences horrifiques grotesques.
Chapelle préfère soigner les effets gore, aussi rares que réussis, ainsi que les innombrables passages à suspense raté, laissant un arrière-goût amer de téléfilm estampillé Stephen King comme Les Tommyknockers qu'on aurait croisé avec L'Invasion des Profanateurs. Énième production horrifique des frères Weinstein (producteurs attitrés des neo-slashers des 90's), Phantoms reste une déception regardable qui s'oublie hélas aussitôt.