Un film que j’avais vu à sa sortie au ciné et dont il ne me restait qu’un vague souvenir. Je comprends mieux pourquoi à présent : il n’y a effectivement pas grand-chose à retenir de ce film. L’idée de M. Night Shyamalan était louable sur le papier et correspond au final plutôt bien à son style, mais aussi incroyable que cela puisse paraître il y échoue complètement. Un film catastrophe qui veut se concentrer sur l’aspect humain, c’est intéressant, c’est bien vu. Mais cela nécessite une écriture soignée des personnages et des dialogues qui portent le film. Ce que Phénomènes n’a pas.
Des personnages bateaux, simplistes, voire même simplets, trop clichés et sans aucune profondeur qui s’échangent des dialogues d’une absurdité, d’une niaiserie et d’une inutilité navrantes. Et pas seulement les secondaires, qui ne servent strictement à rien ici, mais bien les principaux également. Du coup, reste l’aspect catastrophe du film qui ne réussit que vaguement à créer une tension menaçante, mais ce sera au final le seul truc qu’il parvient à faire, donc on va prendre comme ça vient. La fin sera quant à elle ridicule.
Sur le casting, c’est encore pire. Plus encore que dans un thriller psychologique, un tel film doit se reposer sur des acteurs impeccables. Déjà que l’écriture ne les aide pas, aucun des acteurs ne fait d’effort. Aucun. Tous sont en totale dérive et Mark Wahlberg n’aura jamais été aussi peu crédible (rarement un rôle n’aura été aussi peu crédible en fait), quand Zooey Deschanel sera d’une platitude effarante vu son personnage.
Techniquement, le film reste correct. La musique de James Newton Howard reste dans les même tons que les précédentes collaborations avec Shyamalan, créant une ambiance efficace avec une musique discrète sauf sur les quelques notes où l’histoire tente de se résoudre. Sauf que ce qui marchait sur les autres films, ici ne fonctionne pas du fait d’une histoire trop mal écrite. Mise en scène plutôt correcte, avec quelques trop rares plans forts et d’autres procédés trop usés de la part de son réalisateur. Effets spéciaux au final très discrets, à l’image de la menace. Reste des décors très intéressant compte tenu de cette fameuse menace, la rendant oppressante et omniprésente.
Bref, on voit le message qu’a voulu transmettre Shyamalan, et je suis plutôt en accord avec ce message (même si l’aspect scientifique est un peu dévoilé comme une pochette surprise) ; mais le réalisateur s’empêtre dans un scénario mal écrit et des acteurs en perdition. Dommage.