Typique des films dits du milieu, le nouveau long-métrage de l’allemand Christian Petzold reprend, de manière plus modeste et ténue, les ingrédients de son précédent succès Barbara. Soit une histoire solide qui prend cette fois place dans l’immédiat après-guerre, une réalisation de qualité et un duo de comédiens qui avait déjà fait ses preuves : Nina Hoss et Ronald Zehrfeld. Ils pourraient être les versions outre-Rhin de Romy Schneider et Philippe Noiret. Malgré tous ces atouts qui participent largement au plaisir, il faut néanmoins apporter un sérieux bémol à propos de la vraisemblance du scénario. On a effectivement peine à croire que Johnny le pianiste ne reconnaisse pas sa femme Nelly, revenue des camps, défigurée et ‘reconstruite’ par un chirurgien. Celui qui l’a trahie est-il à ce point aveuglé par sa vénalité ? Toujours est-il que cette faiblesse amoindrit le doute et le trouble, compensée par les longues scènes où Nelly doit apprendre l’écriture et la gestuelle de celle qu’elle est censée imiter dans un sordide projet de récupération d’héritage. Tellement maitrisé qu’il en devient presque engoncé, Phoenix ne s’épanouit réellement que dans une séquence finale particulièrement forte et chargée en émotion. Ce qui nous fait quitter la salle le cœur serré.
PatrickBraganti
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le 31 janv. 2015

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