Y a l'téléfon qui son

On dira ce qu'on voudra de Joel Schumacher, mais quand il le veut il est capable de pondre un bon film, et ce Phone Game en est un bon exemple. Le film offre déjà un concept de base sympa, un huis-clos qui s'oriente quasi exclusivement autour d'une bête cabine téléphonique, où un attaché de presse adepte du mensonge se retrouve coincé, pris pour cible par un psychopathe qui lui rend la vie impossible.

Le huis-clos est un de mes genres favoris, j'apprécie toujours cette sensation d'enfermement entre quatre murs, c'est toujours idéal pour installer une ambiance étouffante et stressante. Colin Farell est bon et j'adore la prestation de Kiefer Sutherland dont la voix est particulièrement inquiétante, et j'apprécie l'idée que Stu soit tourmenté non seulement par le sniper mais aussi par son entourage qui n'arrête pas de lui mettre la pression, entre les prostituées, les policiers et le fait qu'il se retrouve avec un meurtre sur les bras bien qu'il n'en soit pas l'auteur.

Mais ce que j'aime surtout avec ce film, c'est bien le concept même du méchant qui s'en prend à Stu. Je veux dire, il sait quasiment tout de Stu (et pas que de lui), ses faits et gestes, ses mensonges, il l'observe depuis longtemps et quand il lui parle au téléphone, sa voix n'a pas l'air de sortir du combiné, il parle comme si il était à côté de lui, ou comme un narrateur. C'est un peu comme si Stu était la victime du narrateur de l'histoire, qui lui rend la vie impossible (et en provoquant même son entourage) et cherche, d'une certaine façon, à le remettre sur le droit chemin, comme si il était un Dieu et qu'il provoquait Stu afin de lui faire avouer ses pêchés. Je trouve l'idée vraiment sympa.

Qu'on se le dise, ce film est imparfait, parfois un peu brouillon et la réalisation ne marche pas toujours (particulièrement au début) mais il réussit sans problème à créer une sensation de stress et offre des situations intéressantes. Si vous avez moins de 80 minutes à tuer, ça vaut le coup.