Après Alan Parrish dans Jumanji, revoici Robin Williams dans le rôle d'un Parrish, cette fois-ci prénommé Sy. Cela faisait un moment que je voulais voir ce film, en grande partie parce que voir un film avec notre regretté Robin est toujours tentant, mais aussi parce que le DVD de ce film squattait mon étagère depuis un bon moment sans que je prenne le temps d'y toucher. Et maintenant, je m'en veux.. Je m'en veux terriblement, non pas d'avoir regardé ce film, mais d'avoir mis autant de temps à décider de le regarder.



"Quand on regarde les photos de famille, on a toujours l'impression que les gens sont heureux"



L'un des points forts de ce film est sa dimension philosophique, et toute cette "réflexion" développée autour de la photographie. Il y a eu un vrai travail d'écriture sur cette notion, et c'est très intéressant. Je pourrais même dire que ça donne lieu à quelques réflexions personnelles par la suite.. Mais là où il y a surtout un véritable travail, c'est dans la symbolique, les plans.. La réalisation quoi ! J'ai trouvé que la réalisation était vraiment impeccable. Aucun plan n'est du au hasard, chaque scène et chaque plan est travaillé. Le nombre de détails à analyser.. Tout est bien pensé et a son importance. La scène des Simpson en début de film, la lumière rouge (celle de la salle où l'on développe les photos) quand Sy regarde une certaine photo très importante, le petit plan-séquence dans les rayons du magasin qui symbolise parfaitement la détresse et le désarroi du personnage.. Et j'en passe ! C'est vraiment une très bonne réalisation, pour ceci, mais aussi pour la tension que parvient à installer Mark Romanek. Le suspens est très bien géré.. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, bien qu'on connaisse déjà le plus gros de l'histoire dès le début du film, il y a de vrais petits moments de suspens dans ce film. Et ça c'est fort.. C'est un peu comme si on nous disait "vous savez ce qu'il va se passer, mais on va vous faire stresser quand même", et le pire c'est que ça fonctionne. On doit ça à la bonne réalisation, mais aussi à la puissance de Robin Williams qui m'a une fois de plus épaté, ému, parut tantôt sympathique, tantôt totalement dérangé.. Il m'a paru très gentil et m'a presque terrorisé dans le même film. Toujours très juste, très sincère.. Il a encore parfaitement donné vie à son personnage, qu'on a à la fois envie de câliner et de frapper violemment. Un grand talent, comme toujours. Sûrement l'un des meilleurs rôles de sa grande carrière.
Romanek et Williams ont réussi à faire quelque chose de fort : nous faire presque aimer un connard.. Peut-être en nous montrant justement qu'au fond ça n'en est pas un, et que tous les gens qui font de mauvaises choses ne sont pas de mauvaises personnes. Certaines personnes ont un très bon fond, et veulent faire le bien, mais ne savent juste pas le faire de la bonne façon..


Et bien souvent, c'est parce que les parents n'ont pas été là pour leur apprendre comment faire, comme le montre la fin de ce film.


Le travail sur la symbolique, la philosophie, le personnage (et la vie ?) est vraiment bon, la tension est très bien gérée, tout comme le suspens. Le tout aidé par un Robin Williams dans ses meilleurs jours.. Vraiment, j'ai passé un très bon moment devant ce film. C'est dérangeant, mais c'est bon, et ça donne à réfléchir

papagubida

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

8
2

D'autres avis sur Photo Obsession

Photo Obsession
Fry3000
5

Sy, the photo guy

On ne prend en photo que les sourires, les moments heureux, pas ceux que l'on veut oublier. C'est ainsi que Sy Parrish présente les choses. Pour moi, exposer le point de vue du personnage principal...

le 1 avr. 2012

11 j'aime

4

Photo Obsession
papagubida
9

Parrish, Parrish, on t'enpellicule

Après Alan Parrish dans Jumanji, revoici Robin Williams dans le rôle d'un Parrish, cette fois-ci prénommé Sy. Cela faisait un moment que je voulais voir ce film, en grande partie parce que voir un...

le 18 mai 2016

8 j'aime

2

Photo Obsession
stebbins
9

Pulsions scopiques

Nous tenons là un film brillant, à la mise en scène précise et au scénario passionnant, habité par un Robin Williams en parfait contre-emploi. Mark Romanek insuffle à son épatant long métrage une...

le 25 mars 2020

6 j'aime

1

Du même critique

Tomb Raider
papagubida
5

Le cul entre deux flèches

Tomb Raider et moi, c'est une grande histoire d'amour.. C'est l'un des premiers jeux vidéos auquel j'ai joué, j'ai joué à tous les épisodes sur console, sans exception. Y compris ceux de la "nouvelle...

le 19 mars 2018

40 j'aime

10

La Planète des singes - Suprématie
papagubida
9

De l'autre côté de la Reeves

En 2011 sortait "La planète des singes : Les origines" (aaaah, vive les traductions françaises) qui, malgré ce que laissait présager ce titre français hautement merdique, ne se contentait pas d'être...

le 1 août 2017

35 j'aime

6

Love, Simon
papagubida
8

Pas un grand film, mais un film important

Je l'attendais de pied ferme ce film. J'écris de moins en moins de critiques. Celle-ci ne sera pas ma plus élaborée, je n'ai pas envie de partir dans des heures d'analyse, mais je me devais d'écrire...

le 26 juin 2018

33 j'aime

2