J'ai l'impression que ce film ne montre pas un voleur qui vole par réel nécessité mais par addiction. Ce personnage a beau vivre dans une certaine misère, il prend le parti de voler par lâcheté et facilité. Pourtant ce n'est pas si facile de rentrer dans ce jeu ; le risque se sent à chaque moment, la peur d'être pris, de ne pas avoir la bonne attitude, le bon mouvement... Et autour de ça l'impression de posséder un talent, une arme contre le monde.
Le film nous fait entrer dans un univers très lent ou chaque parole se coupe d'un long silence. Le temps est fractionné et l'on ne voit pas chaque détail de sa vie, son amitié avec Jeanne, sa rencontre avec son ami voleur...
Le film montre aussi un Paris qui s'est échappé ou les poinçonneurs et autres métiers humains ont été remplacés par les bornes. J'ai trouvé le métro beau.
Ce film m'a rappelé deux autres œuvres assez différentes l'une de l'autre :
Crime et châtiment pour la première, avec ce personnage perdu, sans réserve et fort de caractère et de pensé qui s'embarque dans une aventure angoissante.
Le trou, film de Jacques Becker, pour le second. Dans un tout autre genre il évoque une ambiance qui me semble se répondre. Peut-être parce que dans un cas l'un risque la prison et s'y retrouve même et que dans l'autre ils tentent de s'y échapper. Les personnages bien que tous différents on cette force commune et ce côté attachant malgré tout.
Un élément perturbant de ce film avec l'annonce qui survient au début et dévoile toute l'histoire. Pourtant je n'y ai pas pris si attention et cela n'a rien enlevé à mon intérêt pour ce film.