Une bonne surprise au vu de son flop et de la flopée de critiques négatives dont le film est victime. Que dire sur le film? La décision d’en faire une aventure Lego peut paraître déroutante mais au final ce choix démontre sa pertinence tout au long du film.
Tout d’abord parce qu’il permet d’en prendre plein les yeux avec des effets spéciaux dont on est généralement privé dans un biopic d’artiste. De plus ce dispositif permet de mieux rendre compte du monde intérieur du compositeur de Happy, on peut mettre des images plus facilement sur son imaginaire, sur sa manière de concevoir, de visualiser les choses. Aussi cette manière de faire casse plus facilement la barrière entre l’interview de Pharrell, qui sert de fil rouge au film, et les souvenirs de son ascension en tant que musicien.
Ainsi tout ceci mène à un contenu fluide et bien rythmé. Durant les ¾ du film, on ne voit pas le temps passer, d’autant plus que ce biopic dure moins d’1h30
Outre le fait d’avoir voulu s’éviter les couts de production d’un biopic hollywoodien classique, pharrell williams a peut-être aussi contourné l’écueil d’un angle mal choisi pour raconter la vie d’une personne réelle, car c’est en général un élément déterminant quant à la qualité de ce genre de récits.
Pour tenir l’audience en haleine, de nombreux biopics ont recours au schéma ascension et chute. Dans un premier temps son visionnage est rythmé par l’enchainement des succès du protagoniste. Ensuite de manière brutale ou progressive, les maux du héros prennent le dessus et on assiste à son déclin.
Or pharrell williams n’est pas réellement concerné par ça. Ses phases négatives ne sont pas d’une ampleur telle qu’elles meriteraient un biopic tel que Ray ou The Doors. De plus le gros de sa carrière, de son succès provient de son travail de beatmaker, de compositeur. Or généralement ce type de musicien de studio, pas vraiment instrumentiste n’a pas le droit à des biopics enflammés mais plutôt à des documentaires à destination des fans et autres mélomanes.
Voilà pourquoi en fin de compte en faire une sorte de film/ documentaire au format Lego est intéressant puisqu’il n’aurait pas eu les moyens d’exister en tant que biopic. Néanmoins il aurait peut-être été plus pertinent de le sortir directement en streaming mais était-ce acceptable pour son protagoniste et pour Universal qui ne dispose pas d'une plateforme d'un même niveau d'audience que ses plus grands concurrents?