Tel est pris qui croyait prendre. Une agréable surprise sans avoir vu l'original (pour l'instant).

Remake du long-métrage hispano-argentin « 4x4 » de Mariano Cohn (pas encore visionné pendant la rédaction de cette critique), « Piégé » est un nouveau long-métrage qui pourra en attirer certains par son concept du voleur piégé et malmené dans une voiture (sûrement une critique de la société à voir là-dedans) mais également pour son casting. Bill Skarsgard étant devenu un acteur à la mode d’aujourd’hui (malgré des reproches de certains critiques cinéphiles) et Anthony Hopkins qui n’a plus rien à prouver mais commence tout de même à se faire un peu trop vieux pour ce genre de rôle. Et donc, est-ce que ce long-métrage en vaut la peine ? Honnêtement, ça se regarde. Sans un être un grand film et sans avoir vu l’original, il y a tout de même de quoi être intéressé pendant le visionnage.

Positif

Eddie Barrish (Bill Skarsgard) est un voleur qui a pas mal de soucis financiers, notamment avec son ex-femme, et qui cherche à se faire de l’argent en volant afin de récupérer sa voiture au garage. Manque de chance, il se fait piéger par hasard et va tout essayer pour sortir afin de retrouver sa fille. C’est un protagoniste assez intéressant à suivre en vérité, on arrive à s’attacher à lui avec tout ça.

William Larsen (Anthony Hopkins) est un médecin âgé qui a créé cette voiture piégée afin de s’en prendre aux criminels qui tenteraient de la dérober. Même si sa cause fait pas mal justicier de l’ombre, on peut comprendre pourquoi il agit ainsi en se mettant à sa place et en apprenant à le connaître.

Sarah (Gabrielle Walsh) est la fille d’Eddie et, malgré les erreurs de son père, elle continue de croire en lui et espérer que celui-ci vienne la chercher à l’école comme il le promet depuis longtemps. C’est une enfant attachante qui, à travers ses yeux, adore son père au point de toujours croire en lui, et ce malgré les erreurs qu’il a faite et pourrait encore faire.

• La dichotomie entre les deux personnages est pas trop mal. Les deux se ressemblent sur le fait qu’ils ont un être cher auquel ils tiennent malgré qu’ils ne viennent pas d’un même milieu et que l’un a déjà perdu cette personne. Mais en vrai, en y regardant de près, leur dichotomie est intéressante ici.

• Le seul à réellement évoluer avec tout ça est Eddie mais c’est normal car il est le protagoniste et il y a très peu de personnages dans ce long-métrage. Sinon, son évolution est assez intéressante de part ses actes et ce qu’il traverse pour prendre mieux en compte l’importance de sa fille.

• Le jeu d’acteur repose avant tout sur trois personnages dont une enfant et ça semble s’en sortir correctement. Bon, Anthony Hopkins semble être à la limite de l’âge pour le rôle mais ça passe encore et Bill Skarsgard s’en sort très bien de son coté.

• En terme de symbolisme, il y a des éléments intéressants comme Sarah pour Eddie ou la fille de William pour celui-ci ainsi que ce piège et la cause qu’il s’est donné. Donc oui, on peut dire que le symbolisme a quelques éléments intéressants.

• Le long-métrage démarre par des plans discutables de la ville (on y reviendra) mais surtout sur Eddie qui tente de récupérer sa voiture dans un garage malgré qu’il ait des difficultés financières à la récupérer.

• Malgré qu’on connaisse par avance l’identité du propriétaire de la voiture, on est tout de même un petit peu intrigué par le pourquoi il fait ça, même si certains arriveront à le deviner un petit peu facilement.

• La relation père-fille entre Eddie et Sarah est assez mignonne. C’est assez secondaire mais elle a son rôle à jouer, notamment dans le développement d’Eddie par rapport à ses actes.

• La fin est plutôt pas mal dans l’évolution d’Eddie mais également en tant que conclusion. Ce n’est pas une fin grandiose qui restera dans les mémoires mais c’est assez mignon à voir.

• La tension arrive à se faire un peu ressentir. En fait, le contrôle est tellement bien gardé par le commanditaire qu’on arrive vraiment à ressentir de la peine pour Eddie avec ce qu’il subit.

• Les costumes sont simples mais efficaces tout en réussissant bien à définir les personnages et en marquant bien l’opposition de nos deux personnages ici présents.

• Les décors sont plutôt sympathiques. Malgré qu’on soit surtout dans une voiture, la plupart des décors sont réellement travaillés et convaincants dans l’ensemble.

• L’inattendu se fait surtout sentir dans le dernier acte où on se pose des petites questions sur la manière dont ça va finir mais c’est toujours ça de pris.

• Question mise en scène, c’est pas si mal. Sans être grandiose, la mise en scène arrive à s’en sortir plutôt bien avec ce qu’elle nous propose.

Négatif

• Ne nous mentons pas, il est très facile de deviner l’identité de l’acteur derrière ce piège et les appels vu qu’ils ne l’ont pas caché sur l’affiche (un peu comme dans Insaisissables 2 au passage). Tout comme le scénario qui est un peu prévisible dans l’ensemble.

• Qu’est ce que c’est que ces plans de la ville pendant la discussion au garage au début du long-métrage ? Franchement, c’est un drôle de choix concernant ce genre de plans et surtout dans la manière dont c’est filmé, même pour illustrer le chaos dans la société.

• Parlons d’un léger faux-raccord pendant le visionnage. Il y a un moment où on voit l’icône verte où il faut répondre au téléphone sur l’écran alors que l’appel est déjà en cours vu qu’il lui parle. C’est un détail mais il faut faire attention à ce genre de détails.

• En terme d’émotion, ce n’est pas assez fort. On sent qu’ils ont réellement essayé de nous faire ressentir de l’émotion et le problème ne vient pas du jeu d’acteur qui est qualitatif mais on arrive pas à ressentir réellement de l’émotion pour nos personnages.

• Si les musiques s’en sortent assez correctement dans l’ensemble, ce n’est pas le cas de la musique d’introduction. En fait, la musique d’introduction s’en sort moins bien et c’est même la musique la plus désagréable à écouter du long-métrage.

• Le générique de fin fait quand même beaucoup penser à un placement de produit pour la marque de voiture du long-métrage. En soi, ce n’est pas dramatique et on a vu pire mais ce générique de fin semble tout de même un peu discutable sur ce point.

• Si on parlait des cuts un petit peu nombreux ? Ça se ressent à certains passages seulement mais peut-être qu’il aurait mieux valu éviter de faire autant de cuts sur certains passages de ce long-métrage.

Au final, Piégé est un remake qui pourra qui n’est pas forcément déplaisant à regarder en soi mais probablement un peu plus plaisant sans avoir vu l’original. On a une mise en scène intéressante, des personnages intéressants avec une assez bonne dichotomie et un jeu d’acteur correct. Après, le scénario est assez prévisible, les musiques ne sont pas toutes intéressantes et l’émotion n’est peut-être pas assez poussé mais ça reste un long-métrage qui a de quoi intéresser sans être grandiose.