Piège de cristal par Cinemaniaque
Autant que je me souvienne, ma cinéphilie a commencé dans les années 90 grâce à la télévision. Ma chance ? Avoir des parents permissifs qui n'ont jamais eu d'objections à me laisser regarder du John Carpenter, du western-spaghetti, les Arme Fatale et, bien sûr, ce bon vieux Die Hard. Je reconnais donc que je ne serai pas objectif durant cette critique, mais j'assume.
Et puis, ce n'est pas comme si le film n'était pas indiscutablement bien foutu. Action à profusion, acteur charismatique, scénario à rebondissements, humour omniprésent : oui, le film est l'un des fleurons du cinéma reaganien, mais c'est surtout un modèle absolu du meilleur des blockbusters de cette période, cinéma d'entertainment estampillé auteur (on retrouve toutes les obsessions de McTiernan : la lutte pour la survie, l'antihéros au mauvais endroit mauvais moment, le huis clos et l'aspect animal de l'Homme).
Je ne ferais que répéter ce qui a déjà été dit cent fois si je louais d'autres louanges au film. Disons simplement qu'il reste une leçon de cinéma, tant par le montage basique mais efficace (le principe du champ/contrechamp lors des discussions radio pour réduire l'espace, l'identification au personnage en regardant toujours en second ce qu'il regarde en premier) que par l'art incroyable, et plus jamais réellement atteint, de McTiernan a mélanger les genres, à exploser littéralement les codes en place pour imposer les siens qui feront référence (à Richard Donner notamment).
De l'esbrouffe, de l'étalement de moyens au service d'un film générationnel mais, au-delà de ça, d'un chef-d'oeuvre.