Les années 80 dans le cinéma US sont à l'action et au divertissement.
Les rois du box-office sont d'un côté Schwarzzy et Stallone (First Blood, Rocky, * Conan the Barbarian*, Commando...) et Spielberg et Lucas de l'autre (E.T. the Extra-Terrestrial, la série Indiana Jones, les Star Wars épisode V et VI...).
Fin de la décennie, arrive un certain McTiernan. Le bonhomme va, avec deux films absolument exceptionnels, bouleverser les codes d'un cinéma d'action ronronnant et lui donner (enfin) ces lettres de noblesse.
Ce sera avec Predator en 1987 et surtout avec Die Hard en 1988.
L'idée est simple mais cinématographique sublime.
Respect d'une unité de lieu et de temps et ainsi intensifier le récit sans action artificielle. Du cinéma d'action, du vrai, du pure !
Dans Die Hard, tout ce passera à Los Angeles, dans le gratte-ciel Nakatomi Plaza et la nuit de Noël.
Déjà faire un film 'vertical' dans la ville la plus plate (parce que la plus étendue) des Etats-Unis, j'adore.
Il fera d'ailleurs l'exact opposé dans Die Hard with a Vengeance. Une course-poursuite effréné (donc horizontale) dans la ville verticale par excellence, New-York City.
Enfin passons.
Ce qui est formidable avec Die Hard c'est notamment son personnage principal, John McClane.
Ce dernier n'est ni bodybuildé, ni un héros venu pour dérouiller les malfrats qui vont investir le gratte-ciel et y enfermer ses occupants.
Non, John McClane est l'exact opposé. C'est le contrechamp du héros classique. C'est un grip dans un rouage. Un cheveu dans la soupe. Une petite souris fouteuse de merde dans le plan si bien huilé de Hans Gruber et sa bande de terroriste.
Ce qui lui permet de tenir tête aux assaillants c'est ce qu'il a dans la caboche. Et croyez-moi, il va bien foutre le bordel !
D'ailleurs au fil du développement de l'intrigue, son corps sera mutilé, martyrisé. Des pieds jusqu'à la tête. McClane c'est Bruce Willis dans un marcel blanc imbibé de sang.
Une figure christique 2.0 à Los Angeles un 24 décembre 1988. Quel talent !
Dans cette unité de lieu et de temps, John McTiernan s'amuse et nous avec lui.
La tour Nakatomi Plaza devient un terrain de jeux grandeur nature pour McClane qui y évolue avec envie et ingéniosité.
Le film devient assez rapidement jouissif parce qu'extrêmement bien ficelé et mis en scène avec une intelligence de tous les instants.
Pas d'exemple précis à développer ici tant le film en regorge. Des scènes magistrales et d'anthologie, il y a toutes les 10 minutes !
Et au global tout sonne juste, tout nous emporte dans la quête salvatrice d'un John McClane inoubliable.
Un pur chef d'oeuvre ultra maitrisé, incroyablement bien rythmé et écrit avec une précision absolue.
Le film sera un succès surprise colossal assurant dans la foulée la carrière de Bruce Willis, de John McTiernan et de John McClane.
D'une pierre, trois coups !
Du génie, tout simplement, du génie.