J'en veux pas entièrement à Piège de cristal d'avoir une crédibilité tendant vers moins l'infini et d'enfoncer toutes les portes des clichés hollywoodiens tel un sanglier fou furieux. Non non non. Je ne suis qu'à moitié débile et j'imaginais bien que le film à défaut de représenter un joyau d'intelligence visait plutôt le statut du divertissement efficace. Mais c'est bien là le problème.
A aucun moment, le film n'a réussi à m'impliquer dans son histoire, le rythme ne prend pas, les vilains méchants allemands sont grotesques (je m'abstiendrais de commenter la résurrection du blond pour garder un semblant de crédibilité), les fusillades sont aussi tapageuses qu'inutiles et je n'ai pas arrêté pas de regarder ma montre en soupirant. Et ce n'est certainement pas les petites boutades sarcastiques de tonton Bruce qui m'ont fait penser le contraire : deux sourires esquissés tout au plus en deux heures, c'est dur, surtout que j'ai plutôt le rire facile habituellement. Mais bon, quand on a bien fini par comprendre qu'il n'arrivera rien à Bruce Willis, si ce n'est qu'il finira le film avec de moins en moins de vêtements et de plus en plus de faux sang étalé sur ses gros bras luisants, on finit par s'amuser à se demander par quelle extraordinaire pirouette il réussira à se sortir des situations rocambolesques dans lesquelles il s'embourbe à chaque fois, que ce soit à grands coups de grapins-mitraillettes ou de cordes de survie-tuyaux d'arrosage. On s'occupe avec ce qu'on a.
Bref une grosse déception pour ma pauvre personne qui croyait à tord passer l'après-midi devant un bon film d'action avec ce qu'il faut de scènes de pétarades, d'humour bien gras MAIS efficace et de méchants diaboliques. En espérant que ma pauvre maman ait eu tord lors-qu’après l'avoir assommée de mon environ trente-troisième «c'est d'la merde», elle finisse par déclarer «eh beh, t'es devenue bien difficile !»