Il n'est ni un ancien béret vert et encore moins un marine, il n'a pas beaucoup de biscotos, c'est un flic on ne peut plus normal, il assume son caractère bien trempé, il est culotté, personne ne porte aussi bien le Marcel que lui, John McClane, icone du film d'action débarquait sur nos écrans dans le premier volet de l'une des sagas du cinéma d'action made in eighties des plus marquantes: Die Hard. Ici, John McTiernan nous conduit dans un huis clos: Piège de Cristal.


Quand un flic normal devient un anti-héros défouraillant du vilain


Mettez de coté les muscles reluisant de Schwarzy et Stallone, les coups de tatanes et démonstration de souplesse de Van Damme et Jackie Chan. Bruce Willis débarque dans le club des action hero. John McClane, il est pas invincible, il a pas tout un tas de flingues planqués sous ses fringues et doit donc faire avec pour mettre hors d’état les terroristes qui se trouveront sur son chemin.


Il fume, il a des problèmes de couple, il se fait la causette à lui même comme un vieux gâteux, il saigne quand on lui tire dessus ou quand il se vautre lamentablement en faisant des cascades, il sort des vannes histoire d’empêcher la peur de le paralyser. Bruce Willis, à l’image de Mel Gibson en Martin Riggs, sans les envies suicidaires, c’est du flic casse-cou, nerveux de chez nerveux, attachant et crédible, Bruce Willis, dès sa première apparition et malgré son physique passe partout, il en impose sévèrement, il va tout faire péter, il va tout donner.


Derrière la caméra, John McTiernan abandonne la science fiction pour du pur concentré d’action. Le rythme ne faiblira pas, l’environnement dans lequel évoluera notre héros sera exploité à la perfection, donnant lieu à de la tension et du spectacle proche par moments d’un film catastrophe. Surtout, McTiernan travaille ses personnages, allant jusqu’à nous attacher à Al Powell, futur père de famille, flic rondouillard qui fera la connaissance de McClane par talkie walkie, finissant par devenir de vrais potes. Même ce petit jeunot, Argyle, chauffeur de limousine bavard et fêtard qui deviendra sauveur malgré lui. La Magie Die Hard.


Juste une année après nous avoir fait flipper dans la jungle en voyant l’équipe de Schwarzy décimée par un Alien lourdement armé, voila que John McTiernan poursuit sur sa lancée avec un nouveau film d’action sentant bon le machisme. Dans Die Hard, Bruce Willis, connu pour son rôle dans le film Boires et déboires, voit sa cote de popularité monter en flèche. Ici, il mouille le Marcel, va nous offrir de l’action, des cascades, des répliques, comme jamais on n’en avait vu ou entendu jusque là, malgré un scénario écrit sur un petit post-it.


Et, pour couronner le tout, nous qui voulions du méchant, du VRAI méchant, allions être servi. Du méchant inquiétant, du méchant charismatique tenant tête à notre héros, du méchant au génie diabolique, du méchant qui te donne pas envie de le croiser dans la vraie vie, du méchant qui, sous ses allures de gentleman, te prouves que les apparences sont souvent trompeuses. Là, Bruce Willis aura fort à faire en se voyant face à un Alan Rickman, feu Severus Rogue qui ne plaisante pas.




  • Qui que vous soyez, attention, cette fréquence est exclusivement réservée aux urgences.

  • Sans blague ! Et vous croyez que j’appelle pour commander une pizza ?



Viens m’voir à Los Angeles, on passera Noël en famille, on fera la fête !


Oubliez la cohérence, effacez de votre mémoire toute logique, Die Hard c’est du spectacle tirant la langue au réalisme. On est au cinéma, on veut voir un héros échappant à la mort tellement de fois qu’on pourrait croire qu’il l’a apprivoisé. Dans Die Hard, on fume dans les aéroports, on garde son flingue dans l’avion, on a des mecs pendus qui reviennent en fin de film, on fait des blagues douteuses, on a des journalistes qui font tout pour parvenir à leur fin allant jusqu’à menacer une pauvre gouvernante étrangère, on a une vieille caricature des agents du FBI, bref, Die Hard, un plongeons dans les eighties.


Perfides, sadiques et un brin vicieux, nous, spectateurs en mal d’adrénaline, prenons un plaisir coupable à suivre les mésaventures de John McClane. Il en prend plein la tronche, on jubile, il zigouille du méchant à tire larigot en balançant des punchlines bien piquante, on s’esclaffe, on est tendu pendant pratiquement tout le film, on en redemanderait presque, Piège de Cristal, en matière d’action, c’est le pied monumental.




  • Je ne comprendrais jamais le besoin que vous autres américains ressentez de toujours jouer les héros solitaires. Quel est le votre ?
    John Wayne ? Clint Eastwood ?

  • Je dois avouer que j’adore Roy Rogers. J’ai toujours eu un faible pour les chemises pailletées.



Au final, en 1988, John McTiernan renouvelait le héros américain. Piège de cristal est le genre de film donnant la preuve que tant que vous savez bosser sur la mise en scène et vos personnages, même avec un scénario farfelu, vous pouvez faire du grand divertissement. Héros et méchant charismatiques, rebondissements, scènes d'action survoltées, musiques tendues comme l'ambiance, déferlante de punchlines, émotion, rire, héroïsme, du 100% action. Un chef d’œuvre, une référence en matière d’action. Culte.

Créée

le 10 mai 2018

Critique lue 230 fois

Jay77

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