On reproche souvent cinéma d'action qu'il peine à surprendre. C'est pourtant ce qu'a réussi à faire John Mc Tiernan il y a plus de vingt ans avec le premier épisode de la franchise "Die Hard", en racontant les aventures de John McLane, flic bourrin et cabotin mêlé malgré lui à des situations abracadabrantesques. Il est le seul à être parvenu à s'éclipser de la prise d'otages parmi lesquels figure sa femme avec qui il tente une réconciliation maladroite. L'opération menée par le redoutable terroriste Hans Grüber a dès lors du plomb dans l'aile...
Ce qui séduit d'entrée dans "Piège de cristal", c'est ce concept de huis clos immense matérialisé par la tour du Nakatami Plaza. Plus qu'un simple décor, ce building de verre peut d'ailleurs être considéré comme un personnage à part entière dont usent les protagonistes. Le commando en a fait une véritable forteresse opaque tandis que McLane tente de dompter ce labyrinthe de couloirs, de bureaux, de halls d'étages, de cages d'escaliers et d'ascenseurs pour s'en faire un allié. Mc Tiernan est parvenu à une maîtrise incontestable de cet espace prétexte à moult bagarres et fusillades.
John McClane n'est pas un super-héros. Il souffre, fume, a toujours des vêtements sales, mais c'est un bon flic. Il sait bien viser, prendre les bonnes décisions et réfléchit vite. C'est un héros à visage humain et doté d'un sens de l'humour assez prononcé ce qui donne lieu à de bien bonnes répliques. La musique du film est assez réussie et contribue pour une bonne part à l'ambiance.
Emmené par le charisme et le charme d'un Bruce Willis très à l'aise dans son rôle de boute-en-train pétaradant à tout va et un Alan Rickman glacial en bandit international bousculé dans son dessein, ce premier opus de la saga demeure toutefois un action movie distrayant qui se savoure toujours avec autant de plaisir.