Steven Seagal Vs. des savants-fous ex-Nazis
Je ne m’étendrai point sur la controverse autour du film, cela ne sert à rien et le film a été tourné, fini et sorti comme cela. On se moque de ce qu’il aurait pu être, on voit juste ce qu’il est.
En gros, le film devait se passer dans un sous-marin, avec des monstres aquatiques. Steven Seagal a refusé au dernier moment et les cinéastes ont dû faire avec très rapidement. Au final, on a donc une sorte remake déguisé des Douze Salopards : un groupe de mercenaires peu recommandables qui vont taper du Nazi (ex-Nazi, en l’occurrence, nous sommes en Amérique du Sud). Ce genre de film se réussit aisément avec un peu de talent devant et derrière la caméra. Si nous avons Vinnie Jones, Steven Seagal, Christine Adams et Gary Daniels pour le relatif talent devant la caméra (ils sont tous plutôt bons, au contraire de tous les autres, abominables), c’est le vétéran Anthony Hickox qui est derrière la caméra. Et là, planquez-vous, c’est tout simplement du n’importe quoi.
Dans la plus pure tradition des DTV d’actioners, le film pense cacher ses effets spéciaux scandaleux avec des images stroboscopiques, un montage (assuré par un certain Alain Jakubowicz) incompétent, des dialogues abrutis que seul Vinnie Jones parvient à sauver, une description de l’Uruguay insultante dans la mesure où le pays est montré comme une dictature bananière peuplée de bergères terroristes suicidaires et surtout des scènes de combat qui sont proches de la bêtise pure et simple. Quand vous avez Gary Daniels et Steven Seagal dans le même film, la moindre des choses est d’offrir au spectateur connaisseur (personne ne se force à regarder des films comme ça s’il ne connaît pas Gary Daniels ou Steven Seagal) le combat que celui-ci attend. Bien evidemment, le combat, qui était censé être plus long selon le britannique, s’est retrouvé coupé par la clique de Seagal, laissant une escarmouche de trente secondes aussi ridicule qu’agaçante.
On pensait réellement Seagal sur le retour avec le très bon Into the Sun un an auparavant. Et on avait tort : Submerged est un retour aux films de l’inénarrable Michael Oblowitz, début des années 2000. Catastrophique.