"Pour gagner, faut oser !"
Huis clos dans la lignée du Limier, Sidney Lumet tente 10 ans plus tard de réaliser une variante encore plus tordue. Le cœur du scénario devient en quelque sorte le scénario lui-même, pour donner une idée sans trop spoiler. Sidney Bruhl (Michael Caine), glorieux auteur de théâtre sur le retour, reçoit un scénario à suspense du jeune Clifford Anderson (Christopher Reeve) titré "Piège Mortel" qu'il juge brillant, au point qu'en y réfléchissant avec sa femme (Dyan Cannon), il y voit le moyen de relancer sa carrière sur le déclin. Le parallèle frappant avec le réalisateur qui tente de ne pas vivre trop vite dans le souvenir de ses anciens succès va s'amplifier jusqu'à s'imbriquer avec l'énigme elle-même alors que les acteurs en cherchent l'issue. Si le premier acte est brillamment exécuté, comme le duo principal le conclura par la suite, l'acte 2 et 3 ont beaucoup plus de mal à convaincre pour cause de rapprochement flagrant de la pièce avec le film qui ne va pas sans un petit soupçon de mégalomanie. Le final en ressort fortement tiré par les cheveux. Mais apparemment, même un Lumet moyen est déjà un moment largement recommandable. La réalisation est toujours précise, les acteurs excellents et visiblement heureux de profiter des dialogues alambiqués et d'une maison chaleureuse pour unique décor. Le scénario recèle pas mal de bonnes surprises encore une fois, dont Irene Worth en extralucide Allemande, mémorable Helga ten Dorp.