Protect the baby
Pour cette seconde saison de "Masters of Horror" supervisée par Mick Garris, le principe est le même : chaque réalisateur choisi propose son épisode. Ici, c'est le grand John Carpenter qui s'installe...
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le 17 févr. 2024
J'adore John Carpenter. Je considère que le type est systèmatiquement sous-évalué malgré sa réputation de réalisateur culte. J'adore Big John au point de l'excuser pour un paquet de trucs: je trouve Vampires et Dark Star sympathiques, Le Village des damnés pas si mal, je veux bien trouver, en me forçant très fort, quelques qualité rédemptrices aux Aventures d'un homme invisible, c'est dire! Ma faiblesse pour le gaillard est telle que je veux même bien dire qu'il y a dans Ghosts of Mars un esprit frondeur mêle à une fantaisie borderline qui, s'ils ne rattrapent pas le nauffrage, garde une saveur si typique de ce bon vieux John qu'on pourrait presque l'apprécier dans un moment de faiblesse.
Mais même les fans les plus aveuglés par leur admiration ont leurs limites. J'avais trouvé The Ward absolument raté et n'ayant même pas ce coté anarcho-foutraque qu'on retrouve tout de même dans Ghosts of Mars.
Mais bordel, Piégé à l'intérieur parvient encore à tomber plus bas!
Si The Ward était sans personnalité et paraissait générique au point qu'il était impossible en le regardant à l'aveugle de déterminer qu'il était réalisé par Big John, Pro-Life est une séance de torture pour tout amateur du cinéma de Carpenter.
Le fait que ce soit un épisode de série n'excuse rien, puisque Ciragette Burns/ La Fin absolue du monde, un épisode qui lui aussi a été réalisé dans le cadre de la série d'anthologie Masters of Horror lors de la saison 1 s'était avéré être une immense réussite et même le meilleur travail de Big John depuis In The Mouth of Madness. On pouvait sans crainte classer Cigarette Burns dans les huit meilleurs films de John Carpenter.
Quel grand écart entre ces deux films...
Pro-Life se distingue d'abord par une écriture pachidermique dans ses thèmes, dans ses dialogues, comme dans ses personnages.
C'est une sorte de sous Rosemary Baby mêlé à un Alien du pauvre chez les Redneck anti-avortement, par moments risible , qui force sur le gore, et aux personnages abbérants.
Le film est simplement un vrai navet qui ne cesse presque jamais d'être grotesque et dont le sujet sensible et qui aurait pu être traité de manière à être perturbant ou dérangeant n'en est que grand-guignolesque et navrant.
Je ne dis pas ça de gaieté de cœur, car John Carpenter reste un de mes réalisateurs préférés, mais franchement il n'y a que très peu de bonnes choses dans le film.
Il y a bien sûr la volonté de se payer la fiole des anti-avortements en associant leurs délires à la voix directe du démon plutôt que de Dieu leur susurrant directement dans les oreilles. C'est dépourvu de subtilité, mais ils l'ont bien cherché après tout! Il y a également quelques scènes en rapport avec l'accouchement dans lesquels Carpenter récupère un peu de son savoir faire. Et enfin, Ron Perlman comme à son habitude sauve un peu le film par sa seule présence.
Tout ça n'est pas suffisant pour que ça passe.
Heureusement, on pourra tout de même revenir aux nombreux excellents films de Big John pour soigner la détresse induite par la vision de ce navrant naveton qu'on aurait préféré avorté
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Réalisateur: John Carpenter et Films vus ou revus en 2022
Créée
le 16 juin 2022
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