Vu le casting, je m'attendais à une série B au moins fun et sympa. Au lieu de ça, c'est vraiment très mou, à se demander ce que ces acteurs font là-dedans.
En effet, un petit survival avec Billy Bob en maître chasseur, ça faisait envie. Mais le scénario est vraiment très pauvre en action. et ainsi le côté série B ne semble pas être pleinement assumé. Il faut vraiment attendre les 20 dernières minutes pour qu'enfin il y ait de l'action et du fun, que ça devienne très très con, et qu'on ait cet affrontement avec le 'monstre'. Jusque là il faut se taper une histoire de frangins assez peu palpitante, avec des règlements de compte familiaux à peine creusés, ce qui donne l'impression que les scénaristes n'en avaient rien à fiche de leurs personnages. De temps en temps l'ours surgit pour faire monter un peu la tension, mais ces apparitions sont bien trop rares et trop brèves pour réellement rythmer le film. Les dialogues et les situations sont souvent un peu bêtes, peu plausibles (comme la nana qui indique qu'elle est sourde et muette et donc incapable de comprendre le mec qui parle en face d'elle pour après 2 minutes plus tard faire comprendre qu'elle sait lire sur les lèvres quand même, ajoutant que 'elle est sourde et muette, pas bête pour autant').
Le gros intérêt de la mise en scène c'est que l'ours est réel dans bon nombre de scène. Parfois il est remplacé par des CGI dégueux, mais c'est plutôt rare. Et c'est une bonne chose. Et c'est peut-être ce qui explique le découpage si bordélique lors des scènes d'action. Forcément, si le grizzly est réel, on image sans peine que les coups qu'ils portent ne sont en fait que de petites tapes amicales et que c'est le caméraman et le monteur qui doivent donner l'illusion de l'agressivité. Comment ? Le premier en bougeant la caméra dans tous les sens, le second en coupant chaque plan au maximum après 1 seconde. En même temps, quand on voit la séquence introductive, on se dit que ce n'est pas juste à cause de l'ours que c'est si mal découpé.
Si l'ours n'est pas en CGI, le sang, lui, l'est assurément. Apparemment, le réalisateur trouvait ça plus cool d'en rajouter plein la gueule du monstre plutôt que de lui faire bouffer un colorant. Ça aurait pu être bien avec un bon rendu, mais ce n'est pas le cas : trop liquide et puis les gouttes volent vraiment n'importe comment dans les airs (ou bien ça dégouline bizarrement).
Si le découpage et les effets ne convainquent pas tellement, il reste une chouette ambiance en forêt. Dommage que la photographie ne soit pas plus travaillée, mais en l'état cela suffit. Il est juste regrettable que le réalisateur ne profite pas vraiment de son environnement. Comme pour ce brouillard à la fin, cela donne lieu à quelques jolis plans, cela instaure un certain malaise, mais finalement l'auteur ne s'en sert pas vraiment pour diriger l'action.
Le casting est plutôt sympa, mais les acteurs semblent ne pas trop savoir s'ils doivent jouer pour un drame familial ou pour une série B. Certains optent pour le drame, comme Scott Glenn, d'autres pour la série B comme Thomas Jane qui surjoue à mort son rôle de flic. Marsden est correct ; j'aime bien cet acteur, c'est dommage qu'il n'ait que si rarement de bons rôles. Enfin, Billy Bob, qui a pris un sacré coup de vieux quand même, malgré le fait qu'il se teigne les cheveux pour cacher sa vieillesse ; dans les premières minutes j'ai cru qu'il allait jouer un demeuré, puis finalement ça passe, mais son personnage est quand même chiant avec ses longues tirades explicatives... Mais à la fin il est cool.
Bref, voilà un film de chasse à l'ours qui déçoit par son manque de second degré, son manque de jusqu'au-boutisme dans la série B, à moins que ce ne soit un manque de talent pour écrire un drame familial. Dans tous les cas, le bodycount est bien trop peu élevé pour satisfaire le spectateur.