Thunder birds, de William Wellman, est tourné en Technicolor, et sort pendant la seconde guerre mondiale. Il s’ouvre et se ferme sur un éloge en voix off solennelle des pilotes (américain, anglais, chinois) de chasse et formateurs de la Royal Air Force.
Dans une base aérienne de l’Arizona, un vétéran dorénavant instructeur entraîne le fils d’un compagnon d’armes (mort durant la grande guerre) à devenir pilote. Tous deux sont amoureux de la fille du mentor, incarnée par une Gene Tierney qui illumine tout le film alors qu’on la voit assez peu. Triangle amoureux qui fait davantage office de remplissage : le film est bien meilleur dans son premier tiers quand il s’en passe et notamment quand il s’intéresse – via un flashback bien vu – aux motivations de l’apprenti pilote.
Le ton du film y est étrangement léger, parfois décalé à l’image de Preston Foster tentant lors d’une scène de tenir en équilibre sur deux pieds de chaise. Les scènes aériennes sont superbement filmées, rien d’étonnant puisque Wellman fut aussi pilote de chasse. Reste un bon film de commande (pour ne pas dire de propagande à l’effort de guerre) qui permit à Wellman de plancher sur un film plus personnel, le somptueux L’étrange incident (1943).