Wenders fut autrefois un grand cinéaste, il est désormais devenu un embaumeur, un vampire, après avoir joué les sangsues sur le Buena Vista Social club et les bluesmen légendaires Skip James, Blind Willie Johnson, et J.B. Lenoir, son cinéma poseur suce cette fois la moelle de l'oeuvre de Pina Bausch et du talent de ses danseurs.
Il en livre un film paradoxalement désincarné et prétentieux. Presque détestable s'il n'y avait pas tant de talent et de beauté devant sa caméra. Avec des amis comme Wenders, Pina Bausch n'a clairement pas besoin d'ennemis: ses œuvres ici saucissonnées et posées dans des décors de carte postale arty font peine à voir tant elle y sont dénaturées et trahies. Quand au plan final et sa distance malvenue par rapport à l'image de Pina sur un écran face à une salle vide, elle me parait être un véritable aveu d'impuissance à faire du cinéma. A moins qu'elle ne soit qu'une pose arty de plus ? Ce qui revient au même...
Pour les amoureux de Pina, privilégier le magnifique "Les rêves dansants"