Ce film a été bizarrement tourné en 3D, ce qui, à mon avis, du moins dans ce cas, n’ajoute rien. Personnellement, je ne l’ai vu qu’en 2D, mais, si l’on se fie à la critique de Pierre Eugène (dans http://toutelaculture.com), la technique de la 3D, aurait plutôt eu tendance à le desservir : il souligne en effet que « cette image lisse, très propre, très éclairée, au lieu de donner un surcroit de réalité, transforme les danseurs en avatars, en êtres synthétiques. Il leur manque du grain, des imperfections qui sont pour nous le signe d’un réel filmé ».
Or, c’est le principal reproche que je ferais au réalisateur, de n’avoir pas su donner à son regard l’empathie qui fait la force des Rêves dansants. Dans Pina, le grand réalisateur allemand semble toujours rester extérieur à ce qu’il filme (et à ceux qu’il filme), un peu comme un entomologiste qui examinerait de loin des insectes s’agitant en tous sens devant l’objectif de son microscope.
A vrai dire, je m’attendais à mieux de la part de Wenders et j’ai été déçu par l’ensemble du film, à l’exception de certains extraits de ballets ou lorsque le réalisateur filme au plus près le travail de la chorégraphe.
Mais, globalement, son film m’a beaucoup moins ému que Les rêves dansants qui montre l’extraordinaire travail effectué avec des jeunes gens qui n’avaient aucune notion de la danse ou du théâtre pour leur permettre d’exprimer toutes les potentialités qu’eux-mêmes ignoraient.
Je vous conseille cependant de voir les deux films car ils se complètent même si j’ai une nette préférence pour Les rêves dansants dont je vous recommande particulièrement les bonus où l’on découvre une Pina Bausch extrêmement humaine, à l’écoute, doutant constamment d’elle-même, éternelle insatisfaite d’une œuvre qui a pourtant marqué l’histoire de la danse et du théâtre pendant plusieurs décennies.