Un clip, ça va. C'est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes.
Etant donné que l'album en lui-même me parait en dessous des précédents, j'ai essayé d'aimer cette oeuvre des Pink Floyd d'une autre manière. C'est ainsi que j'ai décidé de visionner ce film du même nom, qui se sert du contenu de l'album pour accompagner les images.
Bien évidemment, ce genre de pari est risqué. Il faut réduire un maximum les conversations, et montrer des images qui parleront de manière simple et immédiate au spectateur. Et c'est ici que ce film a fauté. Jusqu'à la dernière seconde, le spectateur demeure en quelque sorte hypnotisé par la puissance du son, la manière dont les couleurs ressortent, et par les séquences en dessin-animé qui sont, il faut le dire, de toute beauté.
Mais une fois que l'on revient à la réalité, le sentiment de perplexité s'installe. On comprend peu de choses. On comprend que le film s'inspire plus ou moins de la vie de Roger Waters. On comprend à peu près ce qui arrive au personnage principal (qui s'appelle Pink en fait, et je l'ai su bien après avoir vu le film... Faudra m'expliquer où est-ce qu'on peut le savoir dans le film, j'ai peut-être pas été assez attentif). On comprend qu'il devient visiblement fou et s'isole peu à peu des autres.
Mais il n'y a tout simplement aucun lien entre les différentes parties. Les passages entre scènes se déroulant dans le présent et les scènes de flashback sont brutales. Les passages entre réalité et folie pure sont confus... et peut-être est-ce l'effet voulu après tout ... montrer que notre ami Pink ne sait plus faire la part des choses entre la réalité et ce qui se passe dans sa tête.
Ce film est à l'image du double-album : il est trop ambitieux. Au final, chaque séquence est une sorte de clip pour la chanson qui l'accompagne. Et on met ça joyeusement bout à bout et ça fait un film ? Ce n'est pas un film pour moi. C'est tout simplement le plus gros clip jamais enregistré.