The Adventures of Pinocchio, ou, sous son titre Français, Pinocchio, est un film fantastique sorti en 1996. Adapté du conte de Carlo Collodi, ce film, réalisé par Steve Barron, que vaut cette nouvelle relecture ?
Leçon numéro 1 : Savoir résister à la tentation
Vous connaissez ce personnage, vous connaissez son histoire, vous le retrouvez souvent dans les boutiques de vieux jouets ou boutiques de marionnettes, suspendu à des ficelles. Il a le nez qui s’allonge chaque fois qu’il dit un mensonge : Pinocchio. Nous aimons tous les miracles. Ils ont quelque chose de merveilleux, d’enchanté. Exemple pour le film dont nous allons parler : sculpter une marionnette et lui donner la vie.
Le mot « miracle » prendra tout son sens avec cette version. Pinocchio a eu, tout comme pour d’autres contes, un nombre incalculable d’adaptation en films, dessins animés, etc. Qu’apporte la version de 1996 ? Et bien absolument TOUT ce qui manquait à la version de Disney sans pour autant la surpasser. Cette nouvelle interprétation de ce conte n’a jamais été présentée de cette façon. Que d’originalités. Le scénario est plus étoffé que la version de Disney avec quelques changements notables :
• Geppetto construit sous nos yeux Pinocchio (en seulement une scène, vous en prenez déjà plein les yeux),
• Jiminy criquet, le meilleur ami de Pinocchio, qui remplace son nom par Pugnacio Elecuzio Pietro Elegante « Pepe pour les intimes », un criquet plus excentrique et extraverti que son homologue de Disney,
• le chat Figaro devient une chatte prénommée Nina,
• la fée bleue cède sa place à une forme de magie qui ne possède pas d’apparence physique,
• Pinocchio apparait ici comme un pantin un poil plus sage, moins dissipé, qui aime profondément son père et ce remet constamment en question,
• Pinocchio, fasciné par l’apprentissage, curieux de tout, entamera sa première journée d’école,
• Grand coquin et son assistant Gidéon sont remplacés par Féline et Volpe (on inverse les rôles : le chat devient le chef et le renard, l’assistant débile qui suit et obéit aux ordres),
• Le marionnettiste et propriétaire d’un théâtre Stromboli devient Lorenzini,
• Crapule, le petit garçon mal élevé est remplacé par Lumignon, personnage moins turbulent qui sera un peu plus mit en avant que son homologue,
• Les décors et l’ambiance sont totalement Italiens,
• La morale est bien plus jolie contrairement à la douteuse morale de chez Disney.
Juste deux chansons en début de film. Elles serviront intelligemment d’introduction au départ du voyage initiatique de Pinocchio. Les paroles font pour ma part leur petit effet. C’est beau, c’est vrai, c’est encourageant, c’est rempli d’espérance, ca colle à l’âme meme de notre personnage principal. On s’arrête là, je vous laisse découvrir le reste. Bien entendu, il n’était nullement question de vous influencer en disant que cette version filmique de 1996 est supérieure à celle de Disney. Les deux sont à voir, les deux se valent. J’ai cependant une plus grosse préférence pour la version filmique bien plus émouvante et poétique. Les classiques de Disney, jamais je ne pourrais les critiquer négativement. Ils font parti de l’histoire du cinéma d’animation, ils sont tout ce pourquoi j’aime autant le cinéma.
Néanmoins, les studios ont beau réussir toutes ses adaptations de conte, pour Pinocchio, je trouve que leur version manquait de profondeur du point de vue histoire et émotion. Dans cette version filmique de 1996, j’ai trouvé ce que je cherchais : être ému tout en étant stupéfait par l’esthétisme et les musiques. Pas étonnant que ce film est marqué mon enfance au point où je me repassais en boucle la vhs. Esthétiquement, on est face à une œuvre grandiose. La beauté de l’image avec ses décors, ses costumes et son ambiance Italienne des années 1800 fait déjà son petit effet. Mais, si on la mixe en plus à un style conte de fée magique tout en se déroulant dans un univers réaliste, qu’on tamise parfois les lumières pour créer des scènes plus intimistes, c’est encore mieux. Pourquoi ? Parce que ce type d’image, on avait déjà pu le découvrir dans le film Hook.
Autre point important, Pinocchio multiplie les moments cultes (les premiers pas de Pinocchio, la scène de la pièce de théâtre, …). Pour donner encore plus d’émotions à tout ça, on n’oublie pas de vous offrir une bande originale digne de ce nom. Composée par Rachel Portman (Benny et Joon, Bel ami, Je te promets), la musique dans Pinocchio est fabuleuse, enchanteresse, à la fois épique, rythmée, et parfois apaisante.
« Pardonnez-moi je ne suis qu’un pauvre pantin. Pas un vrai petit
garçon qui ferait la joie de son papa ».
Leçon Numéro 2 : Savoir à qui tu dois faire confiance
La création de la marionnette de Pinocchio a été confiée à l’atelier d’un certain Jim Henson, créateur des Muppets Show. Animation à l’ancienne à l’aide de câbles, d’animatronique, de fond bleu, ainsi que de la technologie assistée par ordinateur. Jonathan Taylor Thomas , l’acteur qui prête sa voix au pantin, lui prête aussi son image. Photographié afin de capturer toutes ses expressions faciales, cette pratique permis à l’équipe en charge des effets spéciaux, de donner vie au personnage. Résultat : on est sidéré devant tant de réalisme et d’émotion ressortant de lui. Cette lueur dans ses yeux bouleverse, charme, touche. Son visage est criant de vérité. On dirait un vrai humain. Du jamais vu.
Pour sa gestuelle, c’est pareil, du jamais vu. Un pantin en bois qui prend vie sous nos yeux. Ca sent l’incrustation de fond bleu mais qu’importe, ça fait son petit effet. Plans à sa taille, vue à la première personne, plans un peu plus éloignés, tous les déplacements du personnage sont montrés sous tous les angles sans oublier que ce n’est pas un petit garçon, c’est une marionnette faite de bois. Certains plans seront réussis, d’autres un peu moins mais le film datant, on ne peut pas critiquer là-dessus. Pour les plans larges comme Pinocchio qui court, on usera de plus de quelques subterfuges en utilisant une doublure de petite taille.
Tous les ingrédients du film d’aventure, mais aussi un conte adorable à faire découvrir aux petits comme aux plus grands. Notre personnage vivra des tonnes de péripéties. Pour devenir un vrai petit garçon, Pinocchio devra faire de bonnes actions.
Coté acteurs, on a de grosses pointures du cinéma et d’autres, moins connues qui livreront un travail plus que convenable. Le grand Martin Landau en tête. Martin Landau atteint la perfection dans le rôle de Geppetto. L’acteur donne toute sa force à cette histoire de père et fils. D’ailleurs, la relation entre Geppetto et Pinocchio est l’âme du film. Pinocchio qui jonglera entre les maladresses et la douceur. De quoi vous faire rire et pleurer. A noté qu’on a enfin décidé de donner une amoureuse à Geppetto : la douce Léona. Seulement, Geppetto, trop timide, n’a jamais pu lui déclarer son amour. Je vous laisse deviner la suite.
Udo Kier, se glisse comme un gant dans la peau de Lorenzini, le méchant de notre film, amateur de piments rouges, qui possède un théâtre de marionnettes et veut à tout prix Pinocchio. Voix séduisante, look élégant, mais regard qui en dit long sur la personnalité de ce personnage aussi détestable que terrifiant. Gare à certaines scènes qui risquent d’impressionner les plus petits.
Pour accompagner notre grand méchant, deux autres personnages pas vraiment cruels, juste idiots. Féline, interprétée par Bebe Neuwirth (tante Nora dans Jumanji) : elle a tout du chat. C’est une voleuse, une coquine qui fera en sorte que Pinocchio attire l’attention du méchant Lorenzini. Avec Volpe (interprété par le « comique » Rob Schneider), ces deux personnages forment un couple excentrique et intrigant.
Au final, cette nouvelle adaptation de Pinocchio est un incontournable, une réussite totale qui ne fera aucunes fausses notes. Magie, rêve, émotion, poésie, sont les maitres mots de ce superbe film fantastique inspiré du conte de Collodi. Du rire, des larmes, de la joie, des décors Italien élégants, du fun, des répliques soignées et touchantes, des personnages attachants, des acteurs impliqués, des effets spéciaux qui n’ont pas tant vieillis malgré l’évolution technologique, une photographie sublime, des tonnes d’idées intéressantes, des musiques poignantes, un Pinocchio bouleversant de réalisme, un scénario captivant, voila ce qu’offre cette nouvelle relecture. Une histoire vraiment émouvante, remplie de tendresse et d’amour. Un chef d’œuvre à ne surtout pas manquer.