Quand Roberto Benigni s'attaque à une nouvelle adaptation du célèbre conte "Pinocchio" de Carlo Collodi, ça donne une explosion fantastique au box-office italien mais également un bon flop dans d'autres contrées, notamment la France. Peut-être est-ce par amour pour l'égérie comique italienne ou par affection pour son humour débridé ou encore parce que la publicité locale à fait son effet, le film étant le plus cher de l'histoire italienne. Que sais-je ?
Je sais tout du moins que Benigni, comme à son habitude, en fait des tonnes, n'est pas crédible pour un sou en Pinocchio de 50 piges et massacre l'œuvre de Collodi avec une histoire romancée noyée dans un amas d'effets spéciaux inégaux (le cachalot est d'une laideur incompréhensible) et de maquillages ridicules. En effet, mêlant réalisme de surcroît avec ses personnages humains et fantastique à peine appuyé par des maquillages et autres prothèses mal fichues, on ne sait pas si l'acteur/réalisateur a voulu donner à son long-métrage un univers surréaliste ou bien l'inverse.
Aussi voit-on Pinocchio fait de chair et d'os (il faut bougrement faire travailler son imagination pour le voir en bois, la base du conte) alors que Grand Coquin et Gédéon sont des hommes munis de grotesques museaux de renard et de chat. Dénué de toute crédibilité, on ne peut que rester exaspéré devant ce pétard mouillé ennuyeux et subir les frasques et autres sauts de joie omniprésents de Benigni, fatigant dès les premières minutes du film. Un joli navet haut en couleurs dont on préférera aisément la version de 1996 réalisée par Steve Barron.