Malgré l'échec considérable du premier opus, les producteurs ont désiré remettre le couvert en proposant une suite au rabais où c'est désormais Gepetto (toujours interprété par Martin Landau) qui se retrouve transformé en marionnette à cause d'un élixir magique confectionné par la diabolique Mme Flambeau (la veuve du précédent bad guy, à nouveau interprété par Udo Kier). La principale mission de l'ex-pantin sera donc de sauver son paternel d'un cirque.
Avec un tel scénario, un budget bien réduit et un tournage économe au Luxembourg, on ne s'étonnera pas de la qualité de la séquelle, sortie chez nous en France mais directement en vidéo dans la plupart des autres pays. Réduction de budget oblige, les marionnettes et autres effets spéciaux sont rares, Anderson brodant ce qu'il peut avec des séquences comiques pas très fines et des dialogues sans intérêt s'éternisant pour ajouter un brin de consistance à tout ce remue-ménage. Transformés en versions animales à la fin du premier film, le Chat et le Renard par exemple sont devenus ici des acteurs aux maquillages grossiers. Pareillement, il faudra attendre presque une heure pour voir notre jeune héros de retour en marionnette, accompagné de Pepe le criquet en fin de bobine, toujours numérique mais cette fois-ci visuellement hideux.
Entre la mise en scène académique du vétéran Michael Anderson, les bruitages cartoonesques intempestifs, son unique décor rébarbatif, une interprétation bas de gamme et les pauvres effets spéciaux de No Prisoners 3DFX (qui venait d'ouvrir ses portes et dont c'est le premier travail), Pinocchio et Gepetto ne vaut pas un kopeck et ressemble plus à un téléfilm essoufflé qu'à une suite de mini-blockbuster. Les enfants en bas âge y trouveront en revanche sans peine leur compte. Quoique...