Une pépite scandinave

Résultat de la volonté d'Erik Skjoldbjaerg, réalisateur du premier Insomnia de 1997 rendu célèbre par l'excellent remake de Nolan de 2002, de raconter la découverte des réserves de pétrole norvégiennes dans les années 70, ce Pioneer est une pépite scandinave comme on n'en voit que trop rarement.

Porté en grande partie par l'originalité de montrer les expériences américano-norvégiennes de pose de pipelines dans les abysses de la Mer du Nord, le film possède une atmosphère étouffante, qui donne au spectateur la sensation claustrophobe de l'énormité de la mer et de son écrasante pression. Une sensation augmentée par la brillante BO du groupe français Air, qui vient parfaitement souligner l'immensité des profondeurs. La première scène de plongée provoque ainsi une sorte d'émotion quasi-similaire à celle que l'on a pu ressentir devant un Abyss ou un Grand Bleu.

En revanche, en ce qui concerne l'aspect polar du reste du film, centré sur la mort de l'un des scaphandriers, on pourra émettre quelques réserves. Peu d'originalité et une tension assez mal maîtrisée, il aurait mieux valu se concentrer sur les scènes sous-marines. Au niveau du casting, tous les acteurs sont bons, tout sonne assez juste mais on retiendra surtout le plaisir nostalgique de retrouver Jonathan LaPaglia, un peu disparu des écrans depuis la fin de la série Sept jours pour agir, très à l'aise dans son rôle d'étrange scientifique américain.

Avec ce film, Skjoldbjaerg rend donc un bel hommage à ces pionniers de l'exploitation du pétrole sous-marin norvégien, dont les "sacrifices" n'ont été reconnus qu'en 2011 par la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Comme pour Insomnia remanié par Nolan, Pioneer a déjà été repéré par George Clooney. Comme quoi, le sujet, au départ assez restreint, a vocation à intéresser le plus grand nombre.

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