Le film où l'on voit le moins le rôle-titre...

Entre Monsieur Rabajoie...


Bonjour les amis !
Alors comme vous dites n'importe quoi, je vais mettre mon grain de raison.

D'une générosité exacerbée, Alexandre Aja nous offre en tout et pour tout... Cinq minutes de bon gore déjanté comme on l'aime, et trois minutes à peine de Christopher Llyod. Le reste, ne l'oubliez jamais, c'est du réchauffé, du tout venant, du très chiant. Voilà.


Un premier constat : le premier Piranha de Joe Dante était une pure entreprise commerciale de Roger Corman qui, sans s'en cacher, surfait sur la vague du succès des Dents de la Mer.


Eh bien Alexandre aurait mieux fait de revoir le film en se concentrant sur la structure plutôt que sur les gadgets. C'est très sympa de voir Richard Dreyfus pousser la chansonnette, mais insuffisant.

Dans Jaws, Spielberg prenait soin de BUTER UN GAMIN dans les vingt premières minutes. Résultat : personne n'est à l'abris ! Toutes les mises-en-danger qui suivent vont marcher.

Là, Alexandre Aja ne fait pas son taf, et comme les personnages ont tous marqué "Mort" ou "Vivant" sur leurs fronts au bout de dix secondes, on n'a plus qu'à attendre l'inéluctable, et les mises en danger des "Vivants" sont à mourir d'ennui. Genre on y croit quand il filme les pieds de la gamine dans l'eau... Quant aux mises-à-mort, la première ressemble à la millième, et si certaines sortent du lot, fort heureusement, c'est parce qu'on prend plaisir à s'attarder sur les résultats de l'hécatombe.


La meilleure scène est évidemment celle de Christopher Llyod, qui envoie du lourd et donne des frissons de nostalgie dans l'épine dorsale. Sa façon unique de faire de l'exposition donne au film son vrai moment de gloire. Tant qu'on est debout, amusez-vous à imaginer toutes les scènes d'exposition du monde avec Christopher Llyod. Avatar, par exemple... Ça aurait été du caviar !


L'absence manifeste de troisième acte est absolument pathétique.
Après avoir réuni les protagonistes sur un frêle esquif ( re-Jaws ), c'est le turning-point... on annonce un troisième acte de première grandeur : les pirhanas qu'on a vu jusqu'alors ne sont que des bébés ! Les parents arrivent ! Voilà de quoi allécher le spectateur pour un combat final homérique ! Plouf... Générique de fin ( à la surprise générale... )
Foutage de gueule ! Apprenez à ECRIRE, bordel de merde !


J'ai largement préféré Sexy Dance 3D.


D'ailleurs, mon dernier coup de gueule va concerner la 3D.
Les derniers ratages en la matière ( Le Choc des Titans et Le Dernier Maitre de l'Air ) pouvaient encore s'excuser du fait d'avoir été improvisés à la dernière minute par des producteurs véreux. Aujourd'hui on assiste à un grand pas pour l'homme : ils ont VOULU de la 3D post-prod de merde. Où les arrières plans se déplacent en coulissant les uns sur les autres... Où les têtes en gros plans se découpent comme des bouts de papier, façon Apprends l'Allemand avec Victor...

La 3D post-prod est la lie de l'humanité ! Il faut arrêter d'encourager cette pratique ! Révoltons-nous !

Monsieur Rabajoie sort. En hurlant comme un damné.