Support: Bluray


Alors que démarre ce film dont je ne connais rien outre l’iconique Robby le robot, je m’attends à voir une série B en carton pâte au charme désuet, une curiosité cinéphile qui ne dépasserait pas ce simple statut. Et le premier tiers ne m’a pas vraiment donné tort. Les dialogues sont remplis de jargon pseudo-scientifique insensé, le rapport à la femme prédominant dans les années 50 est compliqué à l’aune de notre société actuelle, et les effets spéciaux font gentiment sourire malgré l’impact évident qu’ils ont eu dans la culture geek des décennies suivantes (Star Trek en chef de file).


Puis vient le second acte, où l’on nous dévoile l’antre des Krells, et je suis alors stupéfait de l’intelligence du scénario, subjugué par ces décors gigantesques dont la conception fait oublier l’aspect kitsch, et appréhensif de voir la créature qui hante nos explorateurs de l’espace. Je comprends enfin pourquoi ce film, plus que bien d’autres, a traversé les décennies avec une telle renommée. Forbidden Planet est malin et inventif. Il se révèle être une adaptation de La Tempête de Shakespeare simplement portée sur une autre planète. De même, la conception de la bête fait bien plus effet qu’un stop-motion hasardeux ou un animatronique peu crédible. Non, on a ici fait appel au lead animateur des studios Disney pour la dessiner, et le résultat est unique et du plus bel effet.


Si elle a tout de même pris un coup de vieux, l'œuvre se révèle généreuse sur le fond comme sur la forme, et dépasse le simple intérêt archéologique. Il y a une véritable saveur, souvent imitée depuis, qui laisse un sourire loin d’être narquois sur les lèvres du spectateur arrivé au générique de fin.



Bonus:


Watch the Skies: Science-Fiction, the 1950s and Us (55 minutes)

Le documentaire balaie une décennie de cinéma SF, en compagnie des pontes que sont Steven Spielberg, George Lucas, Ridley Scott et James Cameron, le tout narré par Mark Hamill. Quelle mine d’or d’informations, d'analyses et d’anecdotes personnelles! Plus intéressant encore que le Forbidden Planet, c’est le type de supplément qui justifie l’achat de supports physiques à lui tout seul, et fait de cette galette précise un must-have pour les cinéphiles.


Amazing! Exploring the Far Reaches of Forbidden Planet (25 minutes)

Analyse du film et making of en compagnie des équipes ayant travaillé dessus, mais également de Joe Dante,John Carpenter, John Landis,Phil Tippett et bien d’autres. Une pépite de plus pour ce bluray.


Robby the Robot, Engineering a Sci-Fi Icon (13 minutes)

Document qui se concentre sur la construction du robot, et amène quelques anecdotes de tournage supplémentaires. Un peu redondant avec le supplément précédent, mais tout de même intéressant.


The Invisible Boy

Un second film, rien que ça. Il s’agit du film de 1957 se concentrant sur Robby, sur Terre dans les années 50. J’en ai regardé la moitié avant de lâcher le morceau tant l’oeuvre n’a rien à voir avec Forbidden Planet, que ce soit en termes de qualité, d’ambitions ou de thématiques. Un produit marketing pour les enfants.


Frakkazak

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