Une femme heureuse est une femme dominée

Je pense sincèrement qu'une femme heureuse est une femme dominée. Une femme qui soit à sa place à la maison. Une femme qui sache se taire quand on mari parle. Une femme qui soit capable de supporter son mari en toutes circonstances et surtout ne jamais le remettre en question. Une femme qui qui accepte que le bonheur de son mari passe avant le sien. Une femme qui soit disponible pour son mari à toute heure. En échange, le mari lui témoignera un profond respect et n'hésitera pas à lui exprimer sa gratitude lorsque l'occasion se présente (à la Saint-Valentin, par exemple).

Ce scénario est bien Z. Quand on pense que ça a failli être l'intrigue du premier film Star Trek. D'ailleurs ce récit commence bizarrement, on se croirait dans une série : on sent qu'il s'est passé des choses avant et l'on devine facilement que ce film n'est qu'une seule de leurs aventures. Bon, pour en revenir à Star Trek, j'imagine que la production aurait tout de même retravaillé le script. Mais l'on peut comprendre facilement la raison pour laquelle ça ne s'est pas fait : le sujet. Combien de fans auraient-ils perdu en balançant en guise de conclusion qu'une femme heureuse et une femme dominée par son mari ? Ce n'est pas que la série soit progressiste mais juste que le côté politique si tranché leur aurait fait perdre pas mal de fans... déjà que le récit (métaphysique) choisi a suffi à bons nombre de Trekkies pour le considérer comme un des pires de la saga...

En tous cas, ici, on se marre bien. Parce que les scènes sont un peu surréalistes, un peu folles. On comprend ce qu'il se passe mais on se demande comment des types ont pu imaginer un tel univers. C'est la quatrième dimension en fait ! Les conflits sont du bon gros flanc, l'objectif change assez souvent, on se sent un peu perdu par ce qu'il se passe car la logique ne répond pas toujours présente. Les personnages sont bien marrants aussi, un peu construit mais exploité de manière absurdes. Toutes ces maladresses m'ont bien fait rire.

Et la mise en scène n'arrange rien au contraire : le combat face aux vrais méchants dans leur jeep ou encore ce passage brillant où le héros fait semblant de manger... malheureusement il n'y a pas assez de scènes de ce genre, mais on en trouve assez régulièrement pour ne pas s'ennuyer. Les acteurs sont à fond dedans... quoique certains ont l'air de se demander ce qu'ils font là-dedans, comme ce grand blond un peu dadais. John Saxon a une bonne gueule, surtout lorsqu'il tire avec son p'tit pistolet laser (est-ce une blague de mauvais goût?).

Les costumes font directement penser à Star Trek, ce qui rend le tout encore plus bizarre (on se sent presque mal à l'aise pour le réalisateur). Les décors sont assez pauvres, rien de très intéressants, hélas. Les accessoires sont chouettes, la jeep est bien 'tunnée'. Les bruitages rajoutent une couche, j'aime beaucoup le petit 'biiii' du pistolet laser.

Bref, on se marre bien. C'est pas la folie pure, mais ça fait du bien quand même de regarder un film pareil !