Ma vidéo critique sur Plankton le film
Bob l’éponge, un dessin-animé culte de l’enfance qui continue encore de nos jours et qui empire de plus en plus. En toute honnêteté, ce dessin-animé a eu de beaux jours devant lui mais c’est de plus en plus difficile de faire de bonnes blagues avec le temps. Malgré qu’il ait subi le même syndrome que Les Simpson (à partir d’une certaine saison, ça empire et on a envie que ça s’arrête), Bob l’éponge a tout de même eu le droit à plus de long-métrages (dont le premier réalisé et scénarisé par Stephen Hillenburg, le créateur de cet univers). Les années passèrent après sa mort et Nickelodeon a voulu continuer de surfer sur le gros succès de Bob avec plusieurs films assez moyens, voir mauvais pour celui dont nous allons parler. Réalisé par Dave Neeham et distribué sur Netflix, Plankton a donc le droit a son long-métrage personnel, et c’est le pire des films qu’on ait eu à ce jour. Sincèrement, l’idée de base est peut-être intéressante mais l’exécution est un ratage complet.
Positif
- Karen (Hélène Chanson) est une femme robot, la femme robot de Plankton, et elle l’accompagne toujours dans le crime parce que son mari l’exige jusqu’à ce qu’elle en ai marre et décide de conquérir le monde seule en le rejetant. Autant dire, quand on sait tout ce que Karen a supporté de son mari pendant toutes ces années dans la série, il est certain qu’on a plus envie d’être de son coté. Avoir de la reconnaissance est normal et, même si ce n’est pas la première fois qu’elle subit ça, c’est clairement le meilleur personnage du long-métrage avec des motivations compréhensibles.
- Le long-métrage démarre par une petite chanson de la découverte de Bikini Bottom avec Bob jusqu’à ce que Plankton exige l’attention du caméraman et des spectateurs. En vrai, c’est acceptable de démarrer comme ça et de porter l’attention sur Plankton plutôt que Bob.
- La VF est assez bonne dans l’ensemble en reprenant toutes les voix françaises actuelles de la série. Même si on sent que Michel Bedetti commence à se faire vieux pour Plankton et Krabs, le reste du casting VF s’en sort plutôt pas mal.
- La relation entre Plankton et Karen est plutôt pas mal. Voir les deux se disputer, notamment à cause de lui qui ne pense qu’à lui et a domination du mal, ça amène à une relation correcte à suivre (même si on connaît l’issue).
- Mine de rien, on a quelques moments en animation 2D qui sont assez sympathiques. Vraiment, les moments d’animation en 2D pour rendre hommage aux anciens dessin-animés sont les plus réussis du film (c’est dire…)
- Les différents décors qu’on voit dans ce long-métrage sont acceptables. On a le droit à quelques lieux emblématiques de la série en plus d’avoir quelques nouveaux lieux sombres, ce qui donne des décors pas trop mal.
- En faisant attention, on retrouve des références au dessin-animé qui sont pas mal du tout. Que ce soit le chien microbe de Plankton ou certains des ses plans qui ont échoué pour s’emparer du pâté de crabe.
- En terme d’évolutions, c’est surtout Plankton qui évoluera à travers ce qu’il ressent réellement pour Karen et en prendre conscience. Certes, c’est prévisible et déjà-vu mais c’est déjà ça.
- Si on excepte les chansons, les musiques passent sans plus. Certes, elles s’oublient aussi vite qu’on les a entendues mais elles passent avec l’image, sans plus.
Négatif
- Plankton (Michel Bedetti) est censé être le protagoniste de ce long-métrage mais c’est difficile d’être un peu de son coté. Certes, c’est le méchant à la base mais même un méchant peut être intéressant à suivre des fois, mais pas ici. Ici, on est pas du coté de Plankton mais surtout, il ne nous intéresse jamais à proprement parler. C’est bien de faire un long-métrage sur l’antagoniste à la base mais il faut savoir le rendre intéressant sans recycler des vieilles idées de la série.
- Bob l’éponge (Sébastien Desjours) est le cuisinier de Bikini Bottom est souvent le héros des long-métrage comme dans sa série, sauf que là il fait plus office de compagnon de route pour Plankton et autant dire qu’il est assez insupportable. Non mais vraiment, c’est le premier long-métrage où Bob est réellement insupportable, on arrive à plaindre Plankton de le supporter, surtout qu’il ne sert pas à grand-chose.
- Les autres, Krabs (Michel Bedetti), Patrick (Boris Rehlinger) et Carlo (Michel Mella) font surtout acte de présence. On ne les voit presque pas et, quand on les voit, ils n’apportent rien à l’avancée du long-métrage.
- Quitte à parler d’incohérences, on pourrait en parler de deux d’entre eux en particulier. Déjà, comment ça se fait que le présentateur TV a ses micros attirés par la forteresse de Karen et pas son casque ? C’est tout de même fait avec la même matière. Et ensuite, d’où des passants d’une plage réagirait comme si rien ne s’était passé et reprendrait leurs activités après un énorme robot géant qui a failli les tuer et qui s’est auto-détruit devant eux ? D’accord qu’il y a toujours eu un coté WTF dans Bob l’éponge mais il ne faut pas abuser quand même.
- L’animation 3D pique les yeux quand même. Le précédent opus n’était déjà pas grandiose de ce coté là (notamment Sandy qui faisait bien flipper avec son regard) mais là, ça donne l’impression que c’est du même niveau. Non mais vraiment, l’animation 3D du long-métrage n’est vraiment pas de bonne qualité.
- Si seulement Plankton n’avait pas refait son chef au cameraman, on aurait probablement eu une fin plus réussie, notamment sur son évolution par rapport à Karen à qui il tient plus que tout maintenant. Ou alors, ça prouve que Plankton n’a pas compris et va recommencer, ce qui est plus probable.
- Les origines de Plankton et de Karen n’ont pas été changées ? Tout comme celles de Plankton avec Krabs ? C’est plus une supposition mais il est probable qu’ils ont changés les origines des personnages (ils avaient bien changé celles d’autres personnages dans le précédent film).
- Qu’est ce que c’est que ce scénario ? En plus d’avoir un gros coté déjà-vu et d’être prévisible, on a l’impression qu’il a été écrit au dernier moment par un enfant pour rendre son devoir juste à temps. Non mais vraiment, le niveau du scénario est mauvais.
- Est-ce que le scénario est prévisible ? Évidemment. On voit très facilement venir ce qui va se passer en fonction des différentes scènes, à tel point qu’on finit par s’en lasser rapidement. Un scenario vraiment mal écrit ici et ça se ressent.
- Les moments d’humour sont ratés. C’était déjà le cas dans la série actuellement mais là, aucun moment ne fait sourire ou rire, ce qui est assez inédit quand on y pense. Même le précédent opus avait une blague ou deux à sauver, là non.
- C’est quoi cette manie à Plankton de dire au cameraman comment le filmer au début et à la fin ? Non mais vraiment, il a cru qu’il pouvait dire comment le cameraman doit faire son travail ? C’est un détail mais c’est n’importe quoi.
- La mise en scène est nulle. Aucun moment marquant de mise en scène, elle se veut très classique et aucun moment n’est réellement marquant en terme de mise en scène. On aurait du avoir une meilleure mise en scène que ça.
- En terme de symbolisme, ce n’est pas terrible. En dehors de Karen et de la domination du monde, il n’y a pas beaucoup de choses à dire sur le symbolisme, alors qu’on aurait pu avoir plus d’éléments intéressants.
- Parfois, le long-métrage se permet des moments de comédie musicale et autant dire que c’est nul. Vraiment, toutes les chansons chantées sont nulles et aucune ne se retient, c’est presque un cauchemar.
- Quitte à parler des effets spéciaux, parlons du monde réel où les FX sont dégoûtants. Non mais vraiment, c’est un détail mais on voit que les FX sont les moins bien gérés par rapport aux autres opus.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Ca vous dit le coup d’un girls-band pour aider Plankton ? (ça va encore énerver les anti-wokes ça). Mais oui, Pearl, Sandy et madame Puff aident Plankton en mode Girls-band à un moment, pourquoi pas. Ca ne les rend pas forcément utiles mais elles se rendent au moins un peu utile pour une scène ou deux, et plus que Bob et les autres.
Évidemment, Plankton nous refait ENCORE son égoïste à négliger sa femme ordinateur alors qu’elle a toujours été là pour lui. Franchement, c’est à se demander comment Karen a pu tenir avec lui pendant 25 ans, beaucoup l’auraient déjà abandonné en moins de temps que ça.
C’est bien que Plankton fasse une nouvelle Karen pour que celle-ci change facilement de camp et qu’elle se casse toute seule, ça valait vraiment pas le coup… Surtout que cette sous-intrigue nous éloigne du processeur cœur que Karen a enlevé et qu’on le savait dès qu’il en parle.
Au final, Plankton, le film est une tentative ratée de continuer à faire survivre l’univers de Bob l’Eponge alors que celui-ci ne demande qu’à s’arrêter tellement il s’épuise. En plus, il s’agit vraiment du pire film du lot qu’on ait eu (pour le moment). Une mauvaise mise en scène, une majorité de personnages pas développés, des chansons horribles, une animation 3D qui pique et un scénario trop prévisible. On a beau avoir quelques décors corrects et une antagoniste qui fonctionne, ça ne vaut clairement pas le coup de le voir. Encore heureux que celui-ci est sorti en streaming parce que ça ne mérite pas d’avoir du succès au cinéma. Maintenant, il serait préférable que Nickelodeon lâche enfin l’univers pour le laisser reposer un peu avec le créateur, sauf que ça n’arrivera pas parce que ça leur rapporte encore pas mal d'argent...