We weren't fighting vietcong. We were fighting ourselves.

Oliver Stone est un vétéran du Vietnam. Après 2 films d’horreur et un drame politique récompensé aux Oscars, il était presque évident qu’il allait conter sa version de la guerre du Vietnam. C’est chose faite avec Platoon.

Suivant le service d’un jeune bleu joué par Charlie Sheen, au milieu d’un peloton dirigé par le jeune Mark Moses, qui doit agir avec une querelle d’égos entre Tom Berenger et Willem Dafoe qui ira jusqu’à l’irréparable. Avec sa vingtaine de personnages, on ne pensait pas qu’Oliver Stone arriverait à passionner son auditoire. Il se trouve que la démonstration est si sincère qu’elle arrive parfaitement à obtenir l’attention du spectateur deux heures durant, grâce à un excellent scénario, qui travaille chaque personnage, chaque situation pour qu’elle soit inoubliable. Personne n’a oublié le pauvre soldat Manny, charcuté par les Viet-cong et la scène terrible qui suit, la destruction du village vietnamien par les soldats devenus fous de rage et de tristesse. On vit avec le groupe, ses élements sympathiques, comme Big Harold, King, Wolfe, Crawford et les antipathiques O’Neill, Junior, Bunny (quelle performance de Kevin Dillon, une des performances les plus flippantes de l’histoire du cinéma, qui range Animal Mother de Full Metal Jacket au niveau d’un agneau) et on les voit mourir ou partir, blessés, tout en étant marqués, tel un membre du groupe.

Oliver Stone enchaîne les tableaux, avec trois grosses escarmouches et beaucoup de vie commune, où on s’aperçoit que le véritable ennemi n’est pas l’ennemi vietnamien, dont on ne verra presque jamais les visages, mais la guerre en elle-même, transformant de simples gens en sanguinaires (Bunny encore), tout en les rendant assez présents pour qu’on soit tristes lors de leur mort. L’émotion est si forte, lors de scènes si simples qu’il est impossible de regarder ce film sans avoir une larme à l’œil constante. Le film finit dans une acmé insoutenable, de nuit, dans une bataille finale où la nature de l’Homme atteint son paroxysme : survivre, quitte à pousser l’autre. Fabuleusement cruel.

Platoon mérite clairement son Oscar du Meilleur Film, ce film-somme peut être considéré comme le film ultime sur la Guerre du Vietnam, où les hommes ne sont que des morts ou des fous en suspens. Et la musique, l’Adagio For Strings de Barber magnifie ce chef d’œuvre. Absolument indispensable.

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le 13 sept. 2012

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CeeSnipes

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