Miroir dérangeant.
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La principale raison m'ayant poussé à regarder Platoon, c'est à la fois son statut de film culte, et son casting. Outre Charlie Sheen en personnage principal, Platoon offre également des rôles secondaires de choix, avec Forest Whitaker et Keith David qui sont toujours superbes, ainsi qu'un Tom Berenger tellement vilain qu'il parvient à faire passer Willem Dafoe du côté des gentils. Par ailleurs, Willem Dafoe signe ici un de ses meilleurs rôles, pour ce que j'ai vu de sa filmographie.
La première partie de Platoon fait grimper la tension entre les soldats du peloton, jusqu'au schisme formidable dans la scène du village vietnamien, qui représente selon moi le point culminant du film, si bien que j'y ai lâché ma larme. Toute la première partie est vraiment grandiose.
Jusque-là j'étais pleinement imprégné par le film, mais le problème, c'est que Platoon ne parvient pas à maintenir ce niveau jusqu'au bout. Passé un certain évènement, la tension est relâchée, ou alors ne m'atteint plus. Il faut dire que les scènes de combat, avec fusillades, napalme et tout le tintouin, c'est très fatiguant visuellement et ça ne m'affecte pas spécialement. Et surtout, ce type de scène est omniprésent dans le cinéma américain.
Platoon perd de son charme dès lors qu'il perd Willem Dafoe, d'autant plus que sa scène de mort - parodiée maintes fois - est particulièrement héroïque. On regrette vraiment sa non-présence.
Il y a à mes yeux un autre défaut important, et étonnamment, il s'agit de la musique. J'adore bien entendu l'Adagio de Barber, comme tout le monde, mais il est omniprésent et constitue l'entièreté de l'OST. Le retour d'un thème comme leitmotiv peut être pertinent, mais là ce n'est pas un simple motif, c'est une musique qui aura 5 occurrences (me semble-t-il). La pièce perd alors de son effet, je préférerais son utilisation plus ponctuelle dans Elephant Man.
Platoon reste un film très touchant et brillant à de nombreux points de vue. La photographie est magnifique, et il offre surtout une magnifique vision de l'horreur de la guerre : il montre la peur constante, la déshumanisation et la cruauté, et démontre que des atrocités peuvent être commises par chacun, que cette "belle guerre" fait de l'individu un être monstre. La scène dans le village est une belle démonstration de cette folie de guerre, et la voix off de Charlie Sheen ne peut alors que nous atteindre.
Créée
le 22 janv. 2020
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