enilua je te dédie cette centième critique, parce que tu me l'as gentiment demandé.

Tati c'est avant tout une gestuelle, une affaire de mime et du bruit. Dans Playtime nous assistons à une véritable montée en puissance de la vitalité et de la festivité.



Le début du film est à l'image de la société que Tati nous présente, ennuyeux, gris, terne et sans joie. On y trouve des bureaux gris, des couloirs interminables, des bruits de machines, du gris et encore du gris.
C'est un décor difficile à habiter, dénudé avec un travail plastique soigné et époustouflant pour l'époque.
L'univers de cette nouvelle société nous apparait distant, tout comme pour ce cher M. Hulot qui n'y trouve pas sa place. Seule la productivité et la réactivité comptent, termes étrangers à notre protagoniste.


La scène de l'appartement-vitrine montre également que dans cette nouvelle société il n'y a plus de frontière entre la vie privée et la vie publique (Ah ! Quel visionnaire ce Tati, si seulement il nous voyait aujourd'hui !) L'exhibition et la manifestation de la richesse sont de mise, il faut à tout prix exposer son dernier gadget à la mode. La télévision, regardée par tous les voisins en même temps, témoigne également de l'uniformisation des nouveaux modes de vie et de la perte du lien social.

S'ensuit enfin LA séquence incontournable du film, celle du restaurant. Tati s'intéresse aux gens qui se prennent au sérieux mais qui finalement sont pris à défauts. On regarde avec compassion ces hommes qui subissent, qui ne sont pas aux commandes. La pression d'ouvrir un restaurant dans les délais alors que les travaux ne sont même pas achevés.
Mais ce restaurant illustre également la fin du côté triste du film, la musique arrive, suivie de la couleur. L'ambiance chic se transforme vite en une ivresse joyeuse qui durera jusqu'au petit matin.



Ah cette atmosphère ! Quelle atmosphère ! Et cette musique entrainante et ces mimiques hilarantes, ce burlesque, ces scènes millimétrées, travaillées, décidément j'aime Jacques Tati !
SUNSELESS
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Merci la médiathèque !

Créée

le 16 déc. 2011

Critique lue 2.3K fois

46 j'aime

7 commentaires

SUNSELESS

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

46
7

D'autres avis sur Playtime

Playtime
Biniou
8

Critique de Playtime par Biniou

Le plan que je trouve le plus beau du film, cette touriste qui s'attarde sur un reflet de la tour Eiffel dans une porte vitrée alors qu'on veut lui faire visiter un marché ou l'on vend tout et...

le 23 juil. 2012

61 j'aime

3

Playtime
SUNSELESS
8

enilua je te dédie cette centième critique, parce que tu me l'as gentiment demandé.

Tati c'est avant tout une gestuelle, une affaire de mime et du bruit. Dans Playtime nous assistons à une véritable montée en puissance de la vitalité et de la festivité. Le début du film est à...

le 16 déc. 2011

46 j'aime

7

Playtime
Grard-Rocher
8

Critique de Playtime par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Que se passe-t-il donc pour notre Monsieur Hulot? Il est à Orly sagement assis seul dans un hall désert et aseptisé où un homme de ménage tente une timide apparition. Puis soudain désordre, cohue,...

39 j'aime

15

Du même critique

Projet X
SUNSELESS
2

L'Adonisme des plaisirs.

Projet X n'est pas un film, Projet X n'est pas non plus du cinéma. Non Projet X est bien plus que ça. C'est une expérience sociologique et philosophique unique. Une expérience qui nous aide à...

le 31 mars 2012

143 j'aime

51

Tout ce qui brille
SUNSELESS
2

WTF ??

Euh déjà il faut m'expliquer comment deux filles qui sont censées vivre dans la cité possèdent 2 iPhones, des Repetto, des fringues Dior & autres marques dans le genre ? (L'avez-vous...

le 20 janv. 2011

84 j'aime

15

Orgueil & Préjugés
SUNSELESS
10

(Attention critique relativement subjective)

Beau, romanesque, éblouissant, exceptionnel, émouvant, poétique, bouleversant. Voilà comment je qualifierais ce film. Il m'a vraiment touché et je ne me lasse pas de le revoir. C'est une histoire...

le 30 janv. 2011

81 j'aime

15