Deux trous du cul au soleil

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film."

Scénario :
Philippe Greanleaf me fait penser à ce patron qu'on a tous eu : le mec à beau être fiancé à une femme très belle et douce, il drague derrière son dos, il sort son fric à la moindre occasion, aime humilier des pauvres, rabaisse ses potes et frime comme un porc.

Par chanson, il se fait tuer à la vingtième minute par Alain Delon (Tom Ripley) qui usurpe son identité.

En tant que sujet d'étude :

"Plein Soleil" est le film que j'ai pris afin d'étudier le cinéma d'Alain Delon un acteur dont je n'avais vu aucun film... au moment de faire ma liste. Sauf qu'entre temps j'avais vu Le Samouraï, un bon film dans lequel Alain Delon est, il faut le dire, un poil meilleur que dans celui-là.

Après, Plein Soleil reste le film qui l'a fait découvrir au grand public et c'est vrai que le film est totalement centré autour de son personnage : la façon dont il tente d'endosser l'identité d'un homme qu'il n'est pas, ses mensonges, son sang-froid face à telle ou telle situation. Il ne fallait pas se foirer et il joue très bien le rôle. Bon, le fait que le mec soit belle homme, qu'il ai des yeux bleus et qu'on voit sont torse nu sur plusieurs scène a dû quand même bien jouer. (C'est pas pour rien que c'est la jaquette du film.)

Après, le film est adapté d'un roman anglais (qui donnera lieu à The Talented Mr Ripley ) et c'est assez marrant d'avoir des acteurs jouant parfaitement français avoir des noms très américains : Tom Ripley, Philippe Greanleaf, Marge Duval. Original, mais pour le coup, à l'époque on pouvait s'autoriser ce genre de fantaisies.

Mon avis personnel :

J'avais pas vu le résumé du film avant de le voir et j'ai vite fait la gueule au début : Alain Delon et Maurice Ronet cabotinent, jouent les playboys riches dans Rome et sont redoublés en post-synchro. De plus, on est dans un jeu très "années 60" assez théâtral, ce qui, il faut bien le dire, déconcerte et date sacrément le film. J'avais peur d'avoir affaire à un truc plutôt léger et petit à petit l'histoire prend la pente du thriller noir et devient intéressant.

Le traitement de la femme est particulièrement choquant dans ce film, notamment une scène de drague où une passante sert carrément de viande aux deux lascars et semble sortie du monde parallèle (qui n'existe que dans les films) où les femmes réagissent bien au harcélement sexuel venu de parfait inconnus.

Idem pour la pauvre Marie Laforêt sert littéralement de paillasson aux deux protagonistes : Philippe l'insulte régulièrement avant de l'embrasser, fout en l'air son travail en riant et c'est elle qui passe son temps à s'excuser. On aurait pu penser que Tom allait changer la donne mais lorsqu'il la drague, c'est en l'embrassant de force. Ok, c'est visible que le gars tente justement de prendre la place de Philippe jusque dans les attitudes, ok, on est dans une époque où la séduction au cinéma ressemblait plus à une forme de viol, mais c'est super le malaise.

Marie Laforêt dira plus tard « Alain Delon et Maurice Ronet étaient si prétentieux, si méprisants : deux trous du cul ! » Je la crois sans peine.