L’entrelacs des temporalités peine à divulguer l’insuffisance d’une intrigue qui s’étire longuement sur une heure et demie, diluant ses enjeux dans une solution psychologisante des plus imbuvables. Et si Plein Sud s’ouvre par une révolte, ce corps lancé dans une chorégraphie mêlant provocation sensuelle et déchaînement physique, il la perd en chemin, trop soucieux d’éclairer les zones d’ombre de ses personnages à la lumière de grands événements explicatifs. Nous voilà revenu au temps du naturalisme zolien dans ce qu’il peut avoir de schématique : le film de Sébastien Lifshitz passe de la chronique adolescente au programme démonstratif qui se voit contraint de dénuder ses acteurs et son actrice pour tenter, en vain, d’incarner un périple en voiture sans grâce ni authenticité. Seule la tentation documentaire insérée au sein du long métrage ouvre une fenêtre vers le réel, sillon que creusera magnifiquement le réalisateur avec Adolescentes en 2020.