Film plutôt contemplatif à la photographie magnifique (de Cristopher Doyle, également chef opérateur de Wong Kar Wai...), Ploy vaut pour son esthétique léchée à souhait qui dans ce huit clos créé une ambiance plastique particulière. En effet Pen-Ek Ratanaruang calcul chaque plan, chaque cadrage, faisant de chaque scène une photo unique poussant à la suggestion, au désir, à la contemplation, au doute entre réalité et irréel. Ce film parle de l'amour, de celui qui s'effrite durant la vie entre deux personnes et qui semble immuable ; mais il dénonce aussi l'image de soi à travers cette ancienne star de cinéma devenue alcoolique ou cette femme de ménage qui habille son ami d'un costard avant de faire l'amour avec, bien mieux que son habit de barman...Le film est accompagnée d'une BO vrombissante et inquiétante qui commence dès la première seconde du film pour nous lâcher qu'à la dernière créant ainsi une tension palpable tout au long de ce métrage. On ressent quand même des longueurs et après l'émerveillement du début du film on peut très vite plongée dans l'ennui ou bien resté absorbé par chaque situation qui semble tantôt étrange tantôt très réel ou irréel.
Film plutôt sombre, ou l'amour sans fin semble impossible et le désir un sentiment qui se perd avec le temps, est entrecoupé de passages plus détendus créant ainsi quelques cassures avec le reste du métrage tendu. Comme cette question sur l'amour que le mari pose à Ploy, la jeune fille rencontrée par celui-ci et qui rend sa femme si jalouse : « quelle est la différence entre l'amour chez une femme et une boite de conserve ? Sur la conserve est inscrit la date de péremption » ou bien encore cette chanson vers la fin du film qui elle, est une ode à l'amour et en devient drôle au vu du reste du film