Plus dure sera la chute (1956)
Il s'agit d'un film en noir et blanc nous plongeant dans le monde trouble de l'organisation des matchs de boxe. Le scénario s'inspire de la vie de boxeurs ayant réellement existé et se veut réaliste. Eddie est un journaliste sportif sans travail. Il devient le manager de Toro, un boxer argentin fraîchement débarqué aux USA. Eddie, décidé à se faire de l'argent, s'associe à des entraîneurs peu scrupuleux et les matchs sont truqués. Le regard porté sur le milieu de la boxe est sombre. Les entourages des boxeurs ne pensent qu'à gagner de l'argent. Par contre, le boxeur gagne peu d'argent, même très peu. L'interview de l'ancien boxeur diminué physiquement et sans un rond est très forte. Le film montre que les boxeurs peuvent mettre leur vie en danger sur le ring. On a le sentiment que Toro ne maîtrise plus vraiment sa vie une fois qu'il est dans les mains de ses managers crapuleux. Il ne rêve que d'une chose : retourner en Argentine avec un peu d'argent. Le film est bien rythmé avec de nombreux matchs de boxe. Ces rencontres sont remarquablement bien filmées avec beaucoup de réalisme et de puissance. On a l'impression de recevoir les coups en même temps que les boxeurs ... Progressivement Eddie s'enfonce dans la corruption mais il garde toujours une part d'humanité. Il a conscience du mal qui est fait aux boxeurs. C'est l'excellent Humphrey Bogart qui incarne Eddie pour ce qui restera son ultime interprétation. On sent bien qu'il n'est pas au top de sa condition physique et c'est pathétique de le voir la clope au bec et le verre à la main. Son interprétation est sobre, peu dynamique mais toujours aussi efficace. Il n'y a pas vraiment de suspense, on se laisse porter par l'histoire, une fulgurante mais fausse ascension suivie d'une lourde chute comme le titre l'annonce