Alors au début, on voit une scène avec un mec qui se fait courser comme un lapin et qui se jette à l'eau. Et étant donné qu'on n'a rien compris à ce qui se passe, on regardera tout le film — non sans s'être équipé au préalable d'une bonne paire de lunettes de soleil afin d'éviter que nos jolis yeux soient abîmés par les couleurs tape-à-l'œil et par les graphismes pitoyablement moches.
Donc, après un face à face Radcliffe/le roi Jacques Ier très très chiant et qui nous fait nous demander ce que le premier fout là alors qu'il était supposé s'être fait envoyer en taule, le film nous emmène chez les Amérindiens. On constate tout de suite qu'il fait froid en Virginie, brrrr. Ainsi s'enchaînent des gags censés être drôles avec les animaux, puis Pocahontas rigole avant de devenir brusquement toute tristounette. La raison : elle pense que John Smith est mort. Évidemment. On sait pas d'où elle tient cette info ni pourquoi elle y croit, mais c'est pas grave, on s'en fout, c'est pour les besoins du scénario. Elle chante donc une chanson bien gonflante sur une histoire d'avenir et de terre promise qu'on entendra à nouveau dans une autre scène. Merde.
Plus tard, après un entretien avec Grand-Mère Feuillage identique à ceux du premier film, notre chère indienne voit arriver un pseudo-beau gosse : John Rolfe. Oui, lui aussi s'appelle John, comme le héros du premier film, la différence étant que ce nouveau John a un balai dans le cul.
À la suite d'un malentendu, il emmène donc Pocahontas en Angleterre, où mademoiselle nous exaspère à attirer l'attention des gens, qui se mettent tous à l'idolâtrer, puis ils vont dans sa maison friquée. S'ensuit une scène particulièrement ignoble d'essayage de robe/maquillage/coiffure/etc. par l'insupportable gouvernante Mrs Jenkins à qui on aurait bien envie de balancer son putain de thé à la gueule.
Plus tard, après avoir revêtu une robe affreuse, s'être mis un masque de plâtre sur le visage et s'être fait faire une choucroute en guise de coiffure, Pocahontas accompagne John Rolfe au bal. Ce bal est d'ailleurs l'occasion de constater que le terrifiant Radcliffe a perdu tout son charisme d'antan et est devenu une espèce de looser patenté. Super !
'Fin bref, abrégeons un peu ces scènes de bal interminables et qui nous montrent bien à quel point tout le monde il est méchant tout le monde il est pas beau.
Donc, après que Pocahontas s'en soit pris plein la gueule et se soit fait enfermer dans un cachot, John Rolfe et un homme masqué la font sortir de là dans une évasion digne d'un numéro de clowns dans un cirque, pendant laquelle l'homme masqué révèle son identité. Et, oh ! Quelle surprise ! C'est John Smith ! Ah, on est contents de le revoir, lui.
Sauf que ! Les deux John se disputent, Pocahontas pique sa crise et se débarrasse — ENFIN ! — de son accoutrement. Pis allez hop ! Tout le monde va causer au roi — qu'on a envie d'étrangler au passage tellement il est con — ; résultat : Sa Majesté change d'avis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire grâce au discours alambiqué de mademoiselle l'indienne-devant-qui-tout-le-monde-se-prosterne-et-qui-est-tellement-génialissime-que-deux-mecs-sont-amoureux-d'elle.
Le trio va donc saboter l'armada de Radcliffe. Et vas-y que je sautille partout comme une guenon, et vas-y que je tape incessamment avec mon épée, et bla bla bla, ça dure dix ans, c'est pas marrant...
AH ! ENFIN ! Enfin ce putain de Radcliffe de merde est arrêté et emmené en prison ! C'est pas trop tôt !
Et tout ça pour quoi, finalement ? Pour voir John Smith se prendre le râteau de sa vie. Eh ouais, Pocahontas est une putain d'ingrate. "J'ai été contente de te revoir, c'est bien gentil de m'avoir aidée, mais maintenant que j'en ai bien profité je te largue comme une grosse merde, je préfère aller avec l'autre John même si on se connaît à peine, qu'il n'y a aucune alchimie entre nous et qu'en plus il est con comme un manche à balai, bye-bye !" Sympa, de la part de quelqu'un qui lui avait dit qu'il serait toujours dans son cœur, pas vrai ? Connasse.
Sérieusement, c'est quoi votre but, chez Disney — à part le fric, évidemment ? C'est de vendre du rêve, on est d'accord. Et c'est exactement ce que vous n'avez pas fait avec cette suite ! C'est bien joli de vouloir se rapprocher de la réalité historique, mais le rêve, c'est John Smith et Pocahontas ; vous imaginez un peu ce qu'en ont pensé les gamins qui ont regardé ça ? Vous n'avez aucune excuse. Bande de cons.