Je découvre petit à petit le cinéma coréen et je ne peux que m'émerveiller quand je tombe une fois de plus face à une perle comme Poetry. Étant encore novice dans ce cinéma, je ne connaissais que la facette que montre Park Chan-Wook ou autre Kim Jee-Woon. Et c'est un véritable plaisir de quitter pendant l'espace d'un instant cette violence pour se laisser emporter par la poésie.
Je découvre donc Lee Chang-Dong à travers ce film où il nous offre toute sa tendresse. On découvre une jolie satire et pas seulement de la culture coréenne. Comment derrière ces sourires et ces signes de politesse peut se cacher le malsain ? Acheter le silence d'une mère en deuil ou l'inconscience d'un adolescent face à son acte, le réalisateur arrive à nous le montrer avec une grâce rare. Il ne dit pas tout, il nous laisse deviner et interpréter.
L'actrice, Yoon Jung-hee, participe majoritairement à la beauté et à la pureté que dégage Poetry. Sa douceur face au cruel. La soixantaine, cette femme de ménage cherche les mots pour un poème, des mots qu'elle commence à oublier à cause de sa maladie. La poésie lui semble salvatrice. Trouver la beauté du monde pour surmonter sa cruauté.
J'avoue ne pas me souvenir d'une BO, probablement qu'il n'y en a pas. Le film, on le suit à travers le murmure de la rivière, le bruissement des arbres ou le chant des oiseaux. Et c'est beau.