Tous les coups sont permis

Je pense qu'on a plus de mal à se concentrer longtemps de nos jours qu'il y a 50 ans en arrière, car on a énormément de distractions en permanence autour de nous, à portée de main et même dans notre poche qui nous ont fait perdre l'habitude de ces moments où on ne voit pas le temps passer.

Personnellement, j'ai du mal avec les films muets qui durent plus d'une heure et demie, c'est ma limite personnelle mais il y a bien sûr des pépites à découvrir. Cette première mouture de Poil de carotte par Julien Duvivier en fait partie.

L'histoire est très connue et a été adaptée de nombreuses fois depuis : on suit un gamin maltraité, j'ai du mal à employer d'autres termes. Sa mère est abominable et fait très peur, son père n'en a rien à faire de lui et Duvivier fait un peu trop trainer tout ça en longueur à mon goût. Ce que je veux dire par là c'est qu'on comprend vite comment le récit va s'articuler et que malgré la mise en scène réussie et innovante avec des surimpressions régulières qui vont dénoter avec les films qui pouvaient sortir à cette époque, je me dis qu'il y a deux ou trois scènes qui auraient pu ne pas être tournées sans pour autant changer l'impact émotionnel sur le spectateur.

C'est un beau film, on a quand même droit à un peu d'espoir dans ce monde de brutes et les acteurs sont très expressifs et les quelques "gueules" atypiques ajoutent un cachet pas désagréable au long-métrage.