L’inconvénient aujourd’hui, avec la facilité de se procurer presque n’importe quel film (à condition qu’une version existe) réside dans le fait de ne pas choisir le bon. Après avoir vu de grosses notes tomber et vérifié ma moyenne éclaireur, j’ai tout fait pour vite voir Point Limite.
Un soir, j’ai innocemment cliqué sur « je le regarde » pour avertir que peut-être, j’allais rejoindre l’avis global de mes éclaireurs et de pas mal de personnes sur le site. Et j’ai lancé le film.
Pour commencer, un présentateur annonce que le film a été diffusé en direct, en même temps que les acteurs jouaient… Bizarre. Puis, le film commence. Un homme se réveille en sueurs, et je crois reconnaître Harvey Keitel… Étrange. Je fonce sur SensCritique et m’aperçoit qu’un remake a été réalisé en 2000. Dégoûté, je ferme tout et j’avance un peu dans la saison 6 de Parks and Recreation. (série que je regarde également grâce à l’incroyable moyenne de mes éclaireurs).

Le lendemain, je lance Point limite.
Un homme se réveille : ce n’est pas Harvey Keitel. J’ai vérifié, il n’y a pas d’autre version. Cette fois, c’est la bonne.

Premier constat : certes, l’homme se réveille, mais ce n’est pas la première scène.
Non, l’introduction du film nous réserve le cauchemar de ce personnage, et nous met tout de suite dans une ambiance sombre et fascinante.
Cette ambiance sera présente tout le long du film, soulignée par un joli noir & blanc, et accentuée par des scènes glaçantes.

Avoir vu « Docteur Folamour » avant n’aide cependant pas à pleinement rentrer dans le film et ne plus en sortir. Force est de comparer les deux œuvres. Certaines situations, de la principale à d’autres plus secondaires, sont très ressemblantes. Mais point d’humour ici, tout n’est que peur, angoisse, psychologie et tragédie.
Comme le film de Kubrick, il est ici question d’une importante erreur technique pouvant avoir des conséquences mondiales désastreuses. Tout va être fait pour que des avions, ayant eu l’ordre erroné d’attaquer Moscou, n’aillent pas au bout de leur mission.

Le héros de l’histoire se trouve alors être homme de pouvoir : Le président. Joué par Henry Fonda, il est porteur d’espoir dès sa première apparition : alors que, de dos dans l’ascenseur, il se retourne pour apaiser deux de ses voisins, il se tourne également vers le spectateur afin de le rassurer. C’est lui qui va mener la danse, il va tout faire pour mettre un terme à cette histoire avant que ça n’aille trop loin.
C’est confiné dans une salle, avec un téléphone et un interprète averti, que tout va se jouer.
La majeure partie du film et des enjeux se déroulent au travers de dialogues, dynamisés par une mise en scène plus que saisissante.
Une caméra fixe pour délimiter des idées, des points de vue ; une bouche en gros plan pour appuyer un questionnement important ; un œil seul dans le champ de la caméra pour dénoncer les craintes… Chaque image est pertinente et permet d’être captivé à tout instant.

C’est habilement que les plans vont se succéder, pour aboutir à une fin inespérée.
On comprend peu à peu où l’histoire va se clôturer, mais le constat reste flagrant et percutant.
Car une ultime solution va s’imposer. Une solution qui pourrait tout remettre en cause.
Elle, ne le sera pas. Elle sera acceptée.
Pourquoi ?

Pour mettre fin à une chose, il faut parfois mettre fin à une autre. Après le tonnerre de bruits et d’images que nous impose la conclusion, c’est en silence que l’on reprendra ses esprits, que l’on réfléchira, que l’on se posera des questions.
Pourquoi ? Pourquoi ?

On achève bien les taureaux.

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le 17 déc. 2014

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TheBadBreaker

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